Julien Ash & Yuri Cardinal - An Alternative to Consciousness
1. The Serpent’s Tongue
2. Stars in the Dreams
3. Following the Shepherd
4. The Unconstant Change
5. Wings of Grace
6. Back to Earth
Sortie le : 15 novembre 2023
Troisième chronique d’un projet du prolifique Julien Ash aka NLC dans nos pages cette année et troisième aventure en tous points différente des précédentes. Après le très indus et apocalyptique Résidu Révolu en compagnie de KHΛOMΛИ, puis l’étonnant EP Les Croisades avec Slawowycz dont l’univers baroque de soundtrack moyenâgeux sonnait particulièrement à part dans sa discographie, on le retrouve chez Lotophagus, l’un de ses labels de prédilection, pour un disque beaucoup plus expérimental et minimaliste quoique que tout aussi sombre que le premier cité, dont l’aura mystique se conjugue avec les vocalises intrigantes de Yuri Cardinal, collaborateur récurrent de Christophe Bailleau avec notamment ce récent projet commun dont on finira bien par vous vanter les qualités - il le mérite.
En attendant, c’est donc des 6 longs titres de An Alternative to Consciousness qu’il est question, des morceaux dont les intitulés charrient déjà l’ésotérisme et l’atmosphère de mystère. Pointillisme électronique et basses fréquences caverneuses y font bon ménage, les textures sont suintantes et parfois mâtinées de percussions évoquant quelque crypte tibétaine oubliée (Following the Shepherd), les drones magnétiques et entêtants à souhait (The Unconstant Change), et la voix se fait essentiellement le véhicule d’incantations plus ou moins biscornues aux tonalités malléables et autres borborygmes insaisissables, comme habitée par quelque esprit mauvais en quête d’un portail vers notre dimension. On pense pourquoi pas à Dead Can Dance (The Serpent’s Tongue), à Coil dernière période (le schizophrène Stars in the Dreams), mais avec une qualité particulièrement immersive venue tout droit de l’ambient moderne, même lorsque les acrobaties vocales laissent place à un storytelling posé dans la langue de Shakespeare (Wings of Grace) ou à un spoken word hypnotique mêlant le Français et l’Anglais sur le final Back to Earth, communion avec l’éternité qui esquisse finalement une lueur d’espoir pour l’âme du narrateur.
La fascinante étrangeté discographique de ce mois de novembre.
Une nouvelle fois, c’est dans les marges qu’il aura fallu aller chercher le meilleur de 2023. Retour rapide (et sans véritable classement) sur les albums marquant de cette année par ailleurs bien merdique.
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