Titre prophétique pour cette nouvelle sortie de Chris Weeks en tant que Kingbastard, présentée comme une compilation de chutes et de raretés et sonnant pourtant comme un album en bonne et due forme par-delà ses nombreux contrepieds rythmiques (de l’IDM au downtempo en passant par le breakbeat ou techno), qui parvient à ne pas démériter dans la foulée de l’épatant The Research Circle (#9 ici). En effet, d’abord publié en catimini fin 2023 sur le Bandcamp du Britannique, Come Again​.​.​. en fut promptement retiré pour gagner un titre bonus en exclu Bandcamp (Giddyup !, tirant sur une techno régressive et barrée à la Mr. Oizo) et ressortir début mars dans une version par ailleurs légèrement remaniée en post-production.

Ambient glitchée aux textures électro organiques (dès le superbe Slay hanté par les choeurs éthérés de prizmpony), groove dadaïste tantôt polyrythmique et saturé (Over Rotate, Find A Happy Place) ou plus light et mélodique (GOYSKBRMX), funk futuriste (Gilt Chin), glitch-hop à la sauce Thavius Beck (Halfbaked) et downtempo cristallin (Goodbye Mad Dog) y ont la part belle, mais Come Again... évoque également d’autres projets du musicien aux univers multiples et protéiformes, par exemple la pop acoustique des débuts de Myheadisaballoon avec Stranger Danger (Snakes & Ladders) et le psychédélisme à la Primal Scream qui préside désormais à ce même projet (Find A Happy Place), ou encore l’abstract dense et opiacé du récent et impressionnant WXY de WEEKS (psychologY).

Une parfaite porte d’entrée en somme sur la facette électronique de ce musicien aussi versatile que talentueux, dont les plus belles sorties drone/ambient signées Chris Weeks sont par ailleurs dignes du meilleur des ex-Labradford Robert Donne (Aix Em Klemm, Anjou) et Mark Nelson (Pan•American), de Pimmon ou même de Brian Eno.