Simon McCorry & Wodwo - Every Creeping Thing

1. By Snail on its Slick of Light
2. The Snapdragon’s Snap
3. By the Mercury Wires
4. Jackself in his Toadskin Hat
5. By the Green Atchoo
6. By Water Mite
7. By Spores
8. By Leech

2024 - Whitelabrecs

Sortie le : 20 avril 2024

Cosmogonie de l’infiniment petit

Repéré à une époque en violoncelliste pour l’excellent Wizards Tell Lies (cf. #25 ici) puis au côté de ce dernier au sein du projet Hidden avec un EP remarquable (cf. #44 ), le compositeur Simon McCorry, coutumier du sound design pour le théâtre et la danse contemporaine, avait fait ses débuts chez Whitelabrecs en 2021 avec l’excellent The Illusion of Beginnings and Endings aux cordes élégiaques et minimalistes parfois manipulées en nappes ambient ou en motifs rythmiques.

Quelques albums et collaborations plus tard (avec anthéne ou Andrew Heath, entre autres), c’est avec une 4e sortie pour le label britannique que l’on retrouve le musicien anglais, associé cette fois à un certain Wodwo aka Ray Robinson, moitié du projet JARR avec Jon Attwood (Yellow6) et dont l’univers musical est plus proche de l’ambient à guitare et du drone. D’une belle délicatesse onirique (Jackself in his Toadskin Hat, By Water Mite) ou par moments plus sombre et menaçant (cf. les harmonies inquiétantes et dissonances discrètes de By Spores), le résultat tient en 8 morceaux dont les intitulés, inspirés des poèmes de Jacob Polley, font référence à la nature et notamment à ses microcosmes les plus discrets, ceux des insectes ou des spores par exemple.

Mêlant la mélancolie capiteuse des cordes frottées ou piquées du premier, plus mélodiques ici qu’à l’accoutumée dans une approche à la croisée du néo-classique et du western contemplatif, et les ballets de textures éthérées du second, Every Creeping Thing se fait ainsi tantôt introspectif (By Snail on its Slick of Light) ou presque kosmische via l’utilisation récurrente de synthés modulaires (The Snapdragon’s Snap, By Leech), lorsqu’il ne lorgne pas du côté du drone doom avec force saturations mais sans jamais se départir pour autant d’une belle clarté de production (By the Mercury Wires). Quant à la guitare de Wodwo, elle tient un rôle plus ou moins important voire prépondérant en fonction des morceaux, avec par exemple sur By the Green Atchoo de belles incursions en trémolos pour accompagner les effets de reverb appuyés sur le violoncelle. Un superbe album d’ambient en somme, comme souvent avec l’écurie d’Harry Towell.


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 05.06.2024 par RabbitInYourHeadlights