Depuis pas mal d’années déjà, on a tendance à négliger le rock teuton. Si allez, il faut bien l’avouer. Pourtant, entre le krautrock de Can ou Neu !, l’électro pionnière de Kraftwerk ou plus tard la techno berlinoise et même une scène indé riche en talents (Tocotronic, Sharon Stoned) surtout popularisée en dehors du pays par les grandes figures de l’électronica que sont The Notwist, Console, Mouse On Mars, Pole ou plus récemment Apparat, l’Allemagne n’avait pas à rougir de son patrimoine musical récent à l’aune des années 2000.

Et pourtant depuis, rien de neuf. Enfin rien de neuf, on se comprend. Disons rien qui ait su emballer distributeurs et critiques au point de passer les frontières et s’exporter à l’image des scène belges ou hollandaises dont on ne cesse plus de chanter les louanges.

La sortie du nouvel album de Noblesse Oblige devrait donc être une bonne occasion de jeter un oeil neuf de l’autre côté du Rhin. Car avec ce duo basé à Berlin, c’est à quelque chose d’assez inattendu que l’on se frotte : une pop synthétique qui au lieu de cultiver son héritage national s’ouvre à une multitude d’influences extérieures, africaine, indienne, new wave, psychédélique, funk, lounge ou même punk.

Une ouverture qui peut finalement sembler logique quand on sait qu’un bal masqué londonien a vu la rencontre de ce duo formé en 2004, et composé du songwriter, chanteur et producteur allemand Sebastian Lee Philipp, et de la songwriter et chanteuse française Valérie Renay. Comment ça française ? On vous aurait menti ? Seulement pour l’accroche alors, car oui Noblesse Oblige est en réalité franco-allemand, d’où son nom, et leur deuxième album In Exile (voir le tracklisting) sorti aujourd’hui même en Allemagne et disponible dès le 22 septembre chez nous, compte autant de chansons dans la langue de Goethe que dans celle de Molière et Dominique A.

Et comme le groupe sera bientôt en concert de première partie à La Locomotive de Paris, invité par la vétérante new wave Anne Clark le 6 novembre (toujours en forme la londonienne d’ailleurs puisque son nouvel album The Smallest Acts Of Kindness paraîtra quant à lui le 26 septembre), et qu’il a déjà ouvert pour les Dresden Dolls et Patti Smith notamment, on ne saurait trop vous conseiller d’aller jeter une oreille aux quelques extraits en écoute sur myspace pour vous faire une idée. Vous avez de la chance, on va même vous mâcher le travail avec l’extravagante vidéo du premier single Tanz, Mephisto ! :