Trans Am - Thing

1. Please Wait
2. Black Matter
3. Naked Singularity
4. Thing
5. Bad Vibes
6. Heaven’s Gate
7. The Silent Star
8. Arcadia
9. Apparent Horizon
10. Interstellar Drift
11. Maximum Yield
12. Space Dock

2010 - Thrill Jockey

Sortie le : 20 avril 2010

Trans Am, cette chose d’un autre monde

Sans vouloir forcer sur les jeux d’emo on ne conseillera guère aux juillettistes d’écouter Thing allongés sur un transat, la tête dans les nuages. Car ces derniers sont menaçants et dans le ciel de plomb ce n’est pas une mouette ou un albatros mais bien un vautour qui tournoie, les rayons du soleil aux abonnés absents. Et si l’horizon ondule ce serait plutôt sous l’effet de la lave rougeoyante qui s’écoule lentement mais inexorablement du dôme volcanique qui vient de jaillir sous vos pieds.

Parfait mélange de math-noise minimaliste (Heaven’s Gate) et de post-rock synthétique (Black Matter, formidable coup de semonce), ce neuvième album du trio américain révélé par Tortoise et son producteur de leader John McEntire au milieu des années 90 s’en donne en effet à cœur-joie en matière d’atmosphères krautrock à l’hypnotisme morbide (Arcadia), de groove crépusculaire à l’assise dangereusement bancale (Naked Singularity) et de claviers stellaires (Space Dock), quelque part entre John Carpenter (tiens, The Thing  ?), Can et un Tortoise, justement, qui aurait viré dark et nébuleux (Interstellar Drift).

Autant dire que Trans Am a non seulement durci le son depuis Sex Change, dont le Tesco vs Sainsbury’s avait en quelque sorte donné le ton avec trois ans d’avance, mais aussi et surtout retrouvé une cohérence perdue depuis pas mal d’années déjà, préférant notamment limiter le chant à quelques versets passés au vocoder (Black Matter, Apparent Horizon) et autres samples vocaux désincarnés (Arcadia) pour privilégier une tension plus abstraite et d’autant plus flippante, flirtant dangereusement avec l’IDM (Bad Vibes), le post-metal (The Silent Star) voire le drone doom (Maximum Yield). Et ça tombe plutôt bien, vu qu’on aime le danger il n’en fallait pas davantage pour nous faire renouer avec l’enthousiasme qu’avait pu susciter le groupe à ses débuts.


( RabbitInYourHeadlights )

Disques - 17.05.2010 par RabbitInYourHeadlights