N’y allons pas par quatre chemins, hormis peut-être le fabuleux Volume de Lab°, aucun français n’aura cette année tutoyé les cimes d’aussi près que Frank Riggio avec Symmetric Human Door. Symétrique, organique, opaque et capable de se refermer sur lui-même comme de s’ouvrir à tous les possibles, finalement rien de mieux que le titre de ce troisième opus pour décrire la musique du toulousain (passé pour la petite histoire par la composition de jingles pour Canal +), héritier direct du soundscaping au scalpel d’Amon Tobin, des abstractions virtuoses de DJ Shadow et de la sensibilité cinématique et impressionniste de Funky Porcini. Le tout en très, très noir, mais sans que l’atmosphère aux arrangements métissés, bien que particulièrement dense et travaillée, ne nuise jamais à l’efficacité d’un beatmaking lorgnant par moments sur le jazz ou l’IDM.
Ainsi, quand Frank Riggio nous annonce via son site officiel momentanément clos l’approche imminente d’un trilogie d’albums pour 2011 dont le premier paraîtra au printemps, précédé en outre d’un EP (ressemblant davantage à un mini-album précise-t-il) en février, faire part de notre enthousiasme relèverait de l’euphémisme.
Déjà responsable de la sortie de Symmetric Human Door à découvrir comme les précédents sur le bandcamp de Riggio, le label australien Omelette Records se chargera de la distribution digitale des albums, laissant à Impulsive Art (signataire récemment de l’excellent Pleq) le soin de l’édition CD, et à Deepvast nouvelle structure créée par le musicien celui de diffuser l’EP pour lequel il nous promet des "beak beats bizarroïdes" dans un style sensiblement différent mais composés avec les même outils.
On se quitte donc sur beaucoup d’impatience, mais en musique avec ce petit bonus offert il y a quelques mois par le musicien en hommage à DJ Shadow et à... Jeremy Storch, ancien claviériste des Vagrants devenu rabbin et chanteur messianique (!) - en réalité une sorte de remix mystique de Building Steam With A Grain Of Salt.