José González & The Göteborg String Theory + Little Scream - Ancienne Belgique (Bruxelles)

le 12/04/2011

José González & The Göteborg String Theory + Little Scream - Ancienne Belgique (Bruxelles)

La nuit s’annonçait sous de beaux auspices : petit documentaire sur la vie de Jóse González (première belge), suivi d’une première partie Little Scream et puis enfin Jóse González accompagné de l’orchestre The Göteborg String Theory, le tout dans une Ancienne Belgique en disposition semi-flex c’est-à-dire la grande salle avec un nombre de places assises accru (gradins qui occupent plus de la moitié de la salle), donnant l’impression d’une plus grande proximité avec les artistes.

Le documentaire fût un exercice à double tranchant. D’une part, il nous fait rentrer dans le monde de José afin de nous pré chauffer pour le concert mais à côté de ça, on déflore pas mal le suspense du concert qui va suivre. En effet, on a droit pendant ces 74’ aux principaux morceaux de l’artiste et surtout à de larges extraits de live. En outre, on aura eu droit à quelques événements marquants de sa vie, sous forme de dessins animés et à de longs monologues où José parle de ses questionnements existentiels, de pensées qui occupent son esprit (et apparemment ces pensées sont légion !). C’était calme, reposant (voir berçant) et intéressant à la fois.

Après ce film de plus d’une heure, la suite n’allait pas être évidente.

Seule au milieu de cette énorme scène, la chanteuse et compositrice canadienne Laurel Sprengelmeyer aka Little Scream devra s’accrocher pour pouvoir s’imposer. Et malgré la présence d’un loop, d’un petit clavier cheap duquel émane un son plutôt intéressant, Little Scream a du mal à nous emporter. Elle se rate sur un début de chanson, son ampli se déconnecte en pleine exécution, le tout accompagné de petits rires crispés. Non pas qu’il n’y ait absolument rien à prendre mais ça ne semble décidément pas être son jour. Au final, on aura apprécié la prestation one women show (bien involontaire) plutôt que sa musique. Gageons que sur album ce soit différent car quand on enregistre dans le studio de The National, avec la collaboration de membres de A Silver Mount Zion ou Arcade Fire, ça doit nécessairement avoir quelques qualités.

Vient alors le plat de résistance : Jóse González & The Göteborg String Theory. Et grâce (à cause ?) au film, on est tout de suite baigné dans un sentiment de familiarité. La voix chaleureuse de José et sa guitare nous caresseront les tympans durant tout le concert. Quand en plus de cela, il s’affuble de quelques 20 musicos et d’un chef d’orchestre de talent, ça ne peut qu’être exceptionnel.

Dans une ambiance scénique particulièrement soignée, José et l’orchestre nous feront faire le tour de l’horloge, alternant des compositions douces et mélancoliques à la lumière d’une multitude d’ampoules s’étalant au dessus des artistes tel un ciel de nuit complètement dégagé avec d’autres morceaux plus enthousiastes, où quatre spots baigneront la scène comme autant de soleils.

Mention spéciale au chef d’orchestre qui a composé tous les arrangements de The Göteborg String Theory pour les adapter au répertoire de Jóse González. Autant certains de ses semblables donnent l’impression de battre inutilement l’air, autant ce dernier est venu accrocher nos tripes à ses mains et a joué avec durant tout le concert. De belles montagnes russes d’intensité sur Cycling Trivialities ou sur Abram, une introduction remarquable sur How Low et sur Broken Arrow, un accompagnement de qualité sur la magnifique reprise de Teardrop... on aura fait le grand 8 sans bouger de sa chaise et sans être déplacé. Et même quand il joue In Our Nature en solo, Jóse González fait mouche et montre à Laurel Sprengelmeyer qu’ils ne jouent définitivement pas dans la même catégorie.


( Guismo )

 


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