Le streaming du jour #293 : VNDL - ’Something For Someone EP’
En découvrant en octobre dernier l’impressionnante compilation Nothing Left For Us et son vivier de talents du versant obscur de l’IDM plus ou familiers des fidèles du netlabel Abstrakt Reflections (qui nous avait déjà fait le coup en 2010 avec son manifeste Researching Networks ), on avait prêté une attention toute particulière à un certain VNDL, déjà croisé du côté d’Hymen Records le temps d’une relecture inspirée d’un titre de l’Allemand Architect.
Une composition à la fois chaotique et planante aux beats savamment concassés, un remix ténébreux parsemé de déflagrations saturées, et bientôt un autre particulièrement immersif tout en collisions de glitchs organiques sur le dernier album de Synthetic Violence, le beatmaker semblait sur la bonne voie mais il aura finalement fallu un premier EP en libre téléchargement, toujours chez Abstrakt Reflections, pour l’on s’intéresse de plus près à ce projet du jeune Montréalais Phlilippe Vandal, en passe de sortir trois albums cette année chez Hymen, Raumklang Music et Gradient Audio, rien que ça (cf. les quelques extraits prometteurs proposés via Soundcloud).
Il faut dire que du haut de ses 6 titres, dont un ambitieux Don’t Forget The Machine (Part 2) de près de 10 minutes, Something For Someone a déjà de quoi impressionner bien des producteurs chevronnés. Orchestrant la rencontre d’une impro de guitare aux arpèges arides, d’un enchevêtrement de field recordings erratiques et d’une poignée de glitchs branlants, Don’t Forget The Machine (Part 1) désoriente d’entrée de jeu et fait peu à peu grimper la tension, annonçant les empilements post-indus de When It Rains et leur groove en roue libre. Corpus Textural quant à lui tient davantage de la musique concrète que de l’IDM a proprement parler, rappelant les agglomérats instables de Two Left Ears ou encore l’étrange Brouillard d’Abstrakt Keal Agram sur Cluster Ville, groupe décidément fondamental dont les mutations séminales continuent de laisser de bien belles traces sur l’électro d’aujourd’hui.
Mais le meilleur reste encore à venir, puisque après la longue progression dark ambient aux glitchs stellaires du fameux morceau-fleuve précédemment cité, ça n’est ni plus ni moins qu’ Access To Arasaka qui vient prêter main-forte au Canadien sur 960BXK, ballet de pulsars distordus qui à l’image d’un troublant éponyme final doit autant à l’univers cybernétique du New-Yorkais qu’à celui, tout aussi évocateur, du Français Nebulo, lui-même pensionnaire d’Hymen avec un nouvel album prévu dans l’année.
Autant dire qu’on ne devrait pas s’ennuyer en 2012 en terme d’IDM à la fois cérébrale et somatique, VNDL ayant par ailleurs tâté le terrain dans la foulée du côté de Someone Records, label de l’excellent r.roo, le temps de l’hypnotique Cloaking (Part 1) sur la compil’ Someone Somewhere Vol. 1 fin décembre... en attendant de recroiser l’Ukrainien chez Abstrakt Reflections qui nous offrira justement au téléchargement d’ici quelques jours son nouvel opus pour le moins attendu.
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