Première décharge de la salve annoncée par James Reindeer dans l’interview que nous accordait récemment le fondateur de Decorative Stamp, Down To Your Hairs a tout du chef-d’œuvre à combustion lente, à la croisée d’un slowcore élégiaque, d’un shoegaze lancinant et d’une folktronica aussi poignante que décharnée.

Vous l’aurez compris, si le label anglais nous promet également du neuf pour Luke Payne et les non moins superbes méditations ambient de son entité Thverfellshorn, Rhys Jon Baker son compère vocaliste et co-leader au sein de Wild Dogs In Winter ne s’est pas contenté ici d’un simple coup de semonce. De l’évidence d’Along A Rabbit Path, petit hymne lo-fi pour guitare et boîte à rythme, à la mélancolie folk du dépouillé Reds And Blues, tout fait mouche sur ce premier album en solo du Kentois et d’autant plus quand guitares pastorales, cordes plaintives et harmonies éthérées s’entremêlent au diapason de son chant à nu sur fond de drones tourbillonnants et de beats programmés (Bear Trap, All The Fucking Best), entre deux interludes instrumentaux où synthés oniriques (Alice) et violons douloureux (Dinner With The Skua, Tydfil) se retrouvent seuls à briser le silence.

Savamment construit sous ses oripeaux de simplicité, l’album où s’égrènent discrètement field recordings et samples de voix s’inscrit ainsi dans la continuité du majestueux Homba - qui avait valu en 2010 à Wild Dogs In Winter d’être fort justement comparé dans les milieux autorisés aux séminaux Bristoliens de Crescent, à Hood ou encore à The For Carnation - et révèle progressivement son intensité, jusqu’au crescendo final d’un We Are Hope qui pourrait être la rencontre fantasmée entre Sigur Rós et Jesu. Vibrant.