Perth - The Birthday Party

Déjà grandement loué par JohnSteed il y a quelque temps, l’album tourne de plus en plus sur ma platine... du bonheur.

1. O
2. They do it with mirrors
3. Albator
4. Blind
5. Five
6. Feedback
7. Acouphene

date de sortie : 30-11-2005 Label : Etoa Label

Au départ, je me souviens, John m’avait dit qu’il fallait qu’on écrive quelque chose tous les deux tellement il avait été emballé par le son du groupe. Et puis il avait pu obtenir une interview. Tu te rends compte, il me disait (ouais, je m’en souviens bien du coup-là...), on va combiner chronique et interview, ça va être grand !!!

Trop grand, tellement grand que j’ai préféré lui laisser l’interview à part, parce que je ne trouvais pas d’accroche pour commencer la chronique. Le disque m’a bluffé dès la première écoute. Il contenait tout ce que j’aime, des décrochages un peu rudes du "O" d’ouverture, au claviers étherés de "They do it with mirrors", jusqu’à la dualité du chant, tout me satisfaisait. Mais des fois c’est comme ça, on trouve pas quoi en dire, c’est tout. Notez que je n’ai toujours pas trouvé, du coup.

Mais je ne peux que constater la fréquence alarmante avec laquelle cette galette revient sur ma platine.

Il semblerait qu’entre rock rageur à la Drive Blind ("They do it with mirrors"), sonorités post-rock et chant trainard ("Albator"), quelques accointances avec le fameux shoegazing (qui n’existe pas, mais c’est une autre histoire) qui ne sont pas sans me déplaire et vont jusqu’à me rappeler Swervediver, les méconnus mais néanmoins géniaux Ripe, ou Revolver au temps de leur superbes premiers singles (c’est après que ça s’est gâté, mais il s’agit également d’une autre histoire), et une propension aux titres ridiculement bêbêtes (sans rire, "O" ou "Albator"... et appeler "Five" la chanson numéro 5 est une chose que j’aurais également fait, tout comme pas mal de trucs dans leur musique...), je me suis senti très proche du groupe immédiatement.

D’abord, j’aime l’utilisation faite du clavier sur ce disque. Je sais, c’est mal de parler à la première personne sur une chronique mais, voilà, c’est fait, c’est trop tard. C’est vrai quoi, les beaux petits arpèges de piano au début de "Blind" pour introduire la sacro-sainte guitare qui couine, ça, chapeau, c’est du grand art. Et "Five", mené par un piano, là, je craque. C’est original et d’une beauté à couper le souffle (et puissant avec ça, dites donc, y a même des larsen contrôlés là-dessus) et en plus il y a un dialogue de voix, et ça, ha oui (bon je vais encore parler à la première personne) c’est que j’aime ça, moi.

Et la rythmique, toujours sur la défensive, prête à répondre du tac au tac à ces assauts de guitares incisives, que du bonheur, je vous dis. D’ailleurs, ce "Blind", la pièce centrale du disque, son pivot, avec plus de dix minutes au compteur, c’est une sorte de progression post-rock, mais pas répétitive ou lançinante. Non, la mélodie rebondit, repart, un peu comme chez des Explosions in the Sky qui auraient trouvé comment on utilise un larynx, vous embarque dans une ambiance mi-feutrée, mi-rageuse, un peu inquiétante et tendue. C’est ça qui est bien. Et aussi que le morceau propose une vraie montée d’adrénaline en flèche comme final, avec pleins de guitares qui font "wiiiiiiiiiii" et une bonne rythmique wah-wah pour corser le tout. Le début de "Feedback", très rentre-dedans, me fait également dire que My Vitriol n’a pas écrit un album pour rien. Ne parlons même pas d’"Acouphène", parce qu’il y aurait trop de mots laudatifs dans l’article. Bref, beaucoup d’influences noisy là-dedans, et ça, c’est plutôt bon signe. Perth auraient-ils l’intention de tuer leur public à coup de son ?

Et qu’est-ce que j’apprends ? Qu’ils aiment Say Hi To Your Mom ? Bon, pas la peine d’en rajouter. C’est parfait.

A ce moment de la rédaction, il semblerait que j’ai réussi à entrer dans le vif du sujet sans avoir eu l’impression de trouver une accroche de début. Bah, tant pis, les lecteurs commenceront par la fin.

Oui, c’est vrai que ce disque, plus on l’écoute, plus on l’aime. Loin de lasser, il se laisse découvrir petit à petit. D’ailleurs, à la première écoute, je n’avais pas remarqué tous ces changements constants, toutes ces petites accroches, toutes ces jolies notes de guitares suraiguës, ces harmonies de clavier (qui me plaisent beaucoup, décidément !), et une finesse de construction pas forcément évidente au premier coup d’oreille. Mais bon, le premier coup d’oreille est fort plaisant tout de même. Il faut juste savoir que ce sera mieux la fois d’après.

Alors, la fois d’après, là, ben on l’attend. Et pour les lecteurs qui auraient suivi mon conseil judicieux de commencer l’article par la fin, en fait, je me suis ravisé, vous pouvez commencer par le début, il est très bien aussi.

Chroniques - 18.08.2006 par lloyd_cf
 


Articles // 25 décembre 2006
Day 5 : Blues Trottoir

Hier en ramenant lloyd_cf chez lui, on a vu Johnsteed assis sur un bout de trottoir. Il fait pas chaud en ce moment, mais bon il nous a dit "Ne vous inquiétez pas, c’est juste un petit coup de blues".