C’est pas facile de tenir le cap du non, alors qu’avec internet, maintenant tout se sait. Enfin, c’est ce qu’on croit. Comment avoir le teint blafard, hop dans google et on trouve la recette. Et She Wants Revenge, ça sonne comment ? Arrêtez de suite, je vais vous emmener tout droit devant un rayon de disque et vous ferez moins les malins, pour me trouver un bon album rien qu’en voyant la pochette.

Parce que là, le but, c’est de garder le trésor. Justin Warfield et Adam Bravin ont bien brouillé les pistes visuelles pour ne pas cataloguer cet album d’entrée de jeu. A moins que l’objectif était de vendre ça aux ados en soif de nouveautés her and bi (désolé pour l’orthographe).

Du coup, pour ne rien dévoiler, on ne parlera pas de ces années passées à la Loco à la fin des années 80, les années sombres teintées de new wave, de darkwave, de coldwave, de batcave et autres gothiques. On ne mentionnera pas non plus, la vieille collection miteuse de t-shirt noir qui a trouvé place au fin fond de nos armoires. Non, il ne faisait pas beau dans nos têtes, enfin, c’est ce qui se disait. Et malgré notre penchant pour les éclipses, le début des années 90 nous a imposé de varier les plaisirs.

Poursuivons en continuant à nier nos passions. Certains ont cru trop vite qu’ils seraient bon de les enterrer. Non, des traces indélébiles ne trônent pas fièrement dans nos esprits, dans les votres non plus. Comme vous, ça ne me plaît guère qu’on reparle encore et toujours de The Cure, Depeche Mode, Siouxsie and the Banshees, And Also The Trees, Joy Division, Bauhaus, Sisters of Mercy et j’en passe.

Bordel les vieux, on est en 2006, et She Wants Revenge a sorti un album plus fort que ceux d’Interpol ou The Editors. Et bien voilà, c’est comme ça que j’aime que tu me parles. Enfin, je suis pas du genre bagarreur, mais un peu de politesse et de respect seraient les bienvenus. Le son de She Wants Revenge remue assez de souvenirs, il faudrait peut-être causer moins fort et écouter ça attentivement, non ? La production est suffisamment actuelle pour qu’on trouve un compromis quand à ses vertus, tu ne trouves pas ? Et puis même si certains iront frimer avec les références, ont-ils souvenir, même en compilant le meilleur de leurs années noires et blanches, d’avoir déjà entendu une telle variété dans la qualité ?

Qu’on se le dise, j’ai ressorti tous les albums des groupes cités plus haut, et je les ai regardé en leur disant à bientôt. Finissons en comme on a commencé. Les corbeaux ont un coeur malgré tout, et même si cette leçon vaut bien un fromage, sans doute, du She Wants Revenge j’écouterai jusqu’à plus faim.

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