Le streaming du jour #382 : Bigg Jus - ’Machines That Make Civilization Fun’

En écoute pour une semaine du côté de Mowno, le troisième album de Bigg Jus tire le meilleur de ses expériences en solo comme de la récente reformation de son trio Company Flow, confrontant ses angoisses et sa désorientation au chaos de la société américaine et à cette politique de déshumanisation galopante qu’aucun gouvernement ne semble vouloir enrayer.
Fin prêt pour tirer la bourre à son compère El-P, dont le très attendu Cancer For Cure prévu fin mai avec une pléiade d’invités d’horizons variés s’annonce nettement plus inégal au fil des premiers extraits dévoilés, le rappeur de Company Flow n’en a pas pour autant oublié ce goût pour les expérimentations déconstruites inspirées du jazz et de J Dilla qui avait présidé à la version pré-11 septembre de son premier essai Black Mamba Serums, réenregistré trois ans plus tard pour le label Big Dada, filiale hip-hop de Nina Tune juste avant le virage soul du plus lyrique et convenu Poor People’s Day.
Ainsi des quasi éthérés Empire Is A Bitch, Hard Times For New Lovers et Polymathmatics qui entre deux morceaux plus pesants aux beats martiaux et oppressants laissent planer un espoir nébuleux sur l’avenir de l’homo modernus, tandis que le titre éponyme voit le flow en roue libre du MC new-yorkais résister tant bien que mal aux déferlantes d’une batterie aussi free que belliqueuse sur fond de nappes désespérées.
Mais ce sont peut-être Samson Op-Ed et Kush Star Catalog qui symbolisent le mieux ce Machines That Make Civilization Fun ironique et néanmoins sincère à en crever, dans son acharnement à humaniser l’implacable débit machinique des instrus et des samples, un effort désabusé dans lequel Bigg Jus jette ses dernières armes jusqu’à trouver l’équilibre parfait entre expérimentation et efficacité. Brillant.
Quant à l’excellent label français Laitdbac (Alpine Decline, Lexicon...) qui distribue l’album de notre côté de l’Atlantique (Mush se chargeant des USA), il nous offre même de prolonger l’aventure via Spotify avec deux remixes du single Black Roses, le premier par Bigg Jus et El-P réunis comme au bon vieux temps en mode plus électronique mais toujours aussi rentre-dedans, tandis que l’inimitable Thavius Beck nous en livre fidèle à lui-même une version schizophrène et crépusculaire à souhait.


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