Qu’y a-t-il de plus noir que le noir ? S’il existe un groupe pour répondre à cette question c’est assurément Nihill, tant les Hollandais semblent décidés à pousser encore plus loin avec ce troisième opus leur jusqu’au-boutisme de black-métalleux sans concession.

Par de folklore pour Michiel Eikenaar et sa bande, ça on le sait depuis le parfait Krach aux "accalmies" dark ambient lourdes de tension mortifère. Or si Gnosis Pt. IV perpétue comme son nom l’indique la série de messes noires balayées par les vents de la désolation qu’avait entamée ce chef-d’œuvre introductif il y a 5 ans déjà, c’est plutôt dans la continuité monolithique et dévastatrice de Grond que s’inscrit Verdonkermaan, ne serait-ce que pour ses trois premiers titres culminant sur le déchaînement en roue libre de Oerbron : Returning To The Primal Matter.

Un triptyque particulièrement étouffant qui ne voit retomber la frénésie vengeresse des fûts ou la rage abrasive des guitares qu’en toutes fins de pistes, avec pour résultat 28 minutes de violence crépusculaire remontée droit des enfers que les allergiques au growl rauque et sifflant de notre harpie en furie auront potentiellement du mal à encaisser, mais que les amateurs apprécieront sans le moindre doute pour leurs nuances (de noir et de très noir, forcément) et leurs qualités d’immersion.

Quant à Trauma : Crushing Serpens Mercuriales, il vient clore le disque sur un regain de férocité corrosive aux riffs maléfiques et bouillants comme du magma en fusion :