Après les souterrains gothiques, les abysses cryptiques ou l’Amazonie chamanique de son projet Babalith, c’est dans le froid de l’espace que l’on retrouve André Consciência, aux claviers du combo spatial ambient Obscuro Quasar emmené par son compatriote Aeternum X pour une toute autre forme d’expérience mystique.

Il y avait eu la prise de contact avec quelque civilisation au dessein ambigu perdue à l’autre bout de la galaxie, voici venu le temps de l’exploration avec Pesquisa, six-titres sorti le mois dernier et disponible en libre téléchargement via Bandcamp. Sur le chemin du retour, l’équipage de la navette portugaise ne semble pas très rassuré et si l’atmosphère se fait plus contemplative le temps d’un morceau-titre qui semble confronter nos quatre spationautes à la magie scintillante de quelque phénomène cosmique, l’aurore boréale est de courte durée et l’inquiétude reprend rapidement le dessus au gré des modulations minimalistes et autres interférences synthétiques, pour finalement laisser l’espoir renaître dans le corps baigné de lumière de la constellation d’Orion.

Quant à Viagem a Nibiru, vrai faux split avec Monte 6 dont le line-up est en réalité pratiquement le même que celui d’Obscuro Quasar, il nous fait entrer dans le champ de gravitation d’une planète inconnue du système solaire, donnant chair à une théorie inspirée de l’astrologie babylonienne. Il ne fallait pas rater cette orbite passant à portée de celle de notre planète bleue tous les 3 600 ans seulement, et pourtant aussitôt sortis du sas l’avancée n’a rien d’une partie de plaisir, si bien qu’à force de tâtonnement sans air ni lumière, on en vient à se demander si le vaisseau n’a pas été pulvérisé à son entrée dans l’atmosphère pour nous laisser errants entre la vie et la mort, dans un purgatoire comateux aux allures de désert de suie...