Dans cette même rubrique, il y a quelques semaines, c’est l’Anglais Sorrow que nous mettions à l’honneur.. Le hasard veut que notre streaming du jour fasse la part belle à un Américain qui revendique fièrement l’influence de ce dernier. Tout en s’en affranchissant volontiers.

En effet, là où Sorrow nous proposait un abstract hip-hop à la sauce RJD2, Voyager semble avoir un éventail d’inspiration plus large encore. Chacun des quatre morceaux composant Don’t Panic EP, explore en effet des horizons différents.

On peut ainsi distinguer sur Don’t Panic une ambient onirique dont les beats en avant rythment le morceau, à la façon des travaux de Beajn ou Tycho, lui aussi mis à l’honneur dans cette rubrique l’année dernière et dont l’Américain reconnaît l’influence. Golden (Inspiration) s’offre de son côté le luxe de rappeler le Moby de Play : The B-Sides ou de l’album ambient bonus de Wait For Me. Instrumental, le soin porté aux samples d’arrangements de cordes donne en effet une dimension assez majestueuse à la composition.

La dream pop électronique de We Were n’est, quant à elle, pas sans rappeler les premiers albums de múm, à condition que l’on imagine ceux-ci dénués des voix des sœurs Valtýsdóttir. Enfin, Voyager conclut cet album avec Cosmos, un spoken word on ne peut plus minimaliste qui ne ressemble pas à grand chose de connu, si ce n’est, en encore plus épuré, à The Dead Flag Blues de Godspeed You ! Black Emperor.

Celui qui vit à Miami réussit le tour de force de nous montrer l’incroyable étendue de son panel d’influences en seulement quatre titres. L’hétérogénéité de ceux-ci ne nuit à aucun moment à la cohérence de Don’t Panic. On attend donc avec une impatience légitime la prochaine démonstration de l’Américain qui risque probablement d’influencer à son tour quelques artistes dans les années à venir.