Le streaming du jour #638 : Raven - ’New Resolution’

La bonne résolution de Peter Hollo en ce début d’année aura été de compiler 8 morceaux utilisés en 2012 pour divers projets, TV ou radio notamment mais également compilations puisqu’on avait pu découvrir ses crins lancinants sous-tendus de percussions déstructurées via l’orageux Sleeping Dogs Lie sur la gargantuesque Sequence 4 du label Futuresequence en juin dernier, en compagnie de la crème du classical ambient et du drone actuels (le volume 5 réussissant l’exploit d’aligner encore davantage de talents issus de cette scène expérimentale contemporaine que l’on explore ici même avec assiduité).

Restait la gageure d’en faire un album homogène, ce qui dans l’humeur - et malgré des sonorités particulièrement contrastées - est plus ou moins le cas avec ce New Resolution qui voit le violoncelliste australien, aperçu sur scène derrière son instrument de prédilection au côté du génial Oren Ambarchi, alterner méditations langoureuses et crescendos plus dramatiques à grand renfort de manipulations électroniques et avec une approche tout autant redevable au néo-classique qu’au jazz (ces cordes piquées façon contrebasse) ou au drone.

Conséquence de ce foisonnement, les chemins de traverse ne manquent pas - de l’ambient-techno surplombée de nappes vintage de Replicant jusqu’à ce remix savamment azimuté d’un morceau du combo de Sydney Telafonica à rapprocher des collages virtuoses aux accents dada de feu The Books - au risque parfois de paraître un brin téléphonés à l’image de ce beat abstract saupoudré de kicks old school survenant à mi-parcours de l’élégiaque The Deafening Clamour Of Distant Cars et qui plus est à contretemps de son piano mélancolique et tâtonnant pour terminer balafré par des stridences électroniques sorties d’on ne sait trop où.

Mais à tant maltraiter ses cordes passées au crible des pédales à effets et autres machines ravagées, le bonhomme en finit parfois touché par la grâce, citons notamment le magnifique Headache Music #1 dont l’intense final sismique vrillé de glitchs vintage et saturés sonne un peu comme du Dirty Three revu et corrigé par Tim Hecker et permet à notre corbeau de mériter son pseudo le temps d’un titre, remixé plus loin en mode techno pur jus par un certain Manheim Rocket, seule entorse à la belle cohérence d’ensemble de cet alignement de morceaux souvent surprenant.


Streaming du jour - 17.01.2013 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
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