Atra Aeterna est un homme connu à en juger par le nombre de followers sur les réseaux sociaux, mais pourtant discret. Totalement indépendant, il ne prête son image à aucun label. C’est ainsi que régulièrement, Zack Mitchell nous offre en libre écoute via son Bandcamp quelques-uns de ses (courts) essais, s’aventurant en majeure partie autour d’un modern-classical feutré, mais qui néanmoins ne craint pas de s’adonner à quelques exercices électroniques, souvent pertinents.

Le projet a démarré en 2004, depuis il est inutile de dire que le type a été étonnamment productif, compte tenu du nombre de sorties à son actif (plus d’une vingtaine depuis 2006 quand même). Je ne préfère donc pas vous conseiller une release en particulier, toutes valent le détour (et sont souvent assez courtes). Tout ce qu’il y a à retenir, c’est que le soundscaping n’a aucun secret pour lui. Ses sorties se ressemblent sans jamais se répéter, les artworks (toujours faits par lui-même) sont de très bonne qualité.

Il y a quelques jours était partagé un nouvel essai, à savoir l’OST d’un petit film méconnu du grand public, The Blackwing, sorti l’an dernier (le récit d’un jeune garçon qui découvre qu’il peut rendre réel ce qu’il dessine grâce à un crayon visiblement très spécial).

Composé à 90% au piano, et décomposé en 9 titres, l’OST laisse entrevoir un réel talent pour les pièces épurées et mélancoliques, sans tomber dans le piège du pathos. D’une grande pudeur, les titres accrochent, certains étant même totalement scotchants de maîtrise. Bien entendu, les titres se ressemblent, présentent une homogénéité flagrante, certains sons/mélodies étant réutilisés à plusieurs reprises au fil de l’album. De ce fait, difficile de mettre en avant tel ou tel morceau (non vraiment, j’ai essayé).

Une contribution de grande classe, un piano utilisé avec timidité mais surtout avec habileté. Un petit quart d’heure de pure chef-d’œuvre qu’il me paraît impensable de manquer.