Dans un style proche d’une fin de soirée où la weed aiderait lentement à descendre du bad trip paranoïaque causé par d’autres substances, le trio londonien Strangelove se pose là. Déconnectez votre cerveau, c’est parti pour une séance minimaliste entre hip-hop downtempo et IDM psyché !

Les Strangelove sont de Londres, le groupe a une ossature composée de trois emcees (Freedom, Chango et Jakoboski) aux flows parlés finalement assez variés et d’un beatmaker assez génial, Demeraera. La joyeuse bande pratique un hip-hop dur et réfléchi porté par des beats malades plutôt carrément bandants. Purple EP est un premier effort de cinq titres ; cinq titres, c’est peu, mais c’est amplement suffisant pour se faire une idée du potentiel énorme du groupe ! Allons-y pour une plongée dans un réseau de cerveaux viciés. L’Intro est un collage sonore et le "I gotta tell ya, you are one weird dude" clamé sonne comme un avertissement sur ce qui va suivre et on n’est pas déçu, Laura Jay arrive. Quatre minutes de beats sales aux relents indus presque proto-technoïdes détroitiens, les flows cockneys assurent le taff sans fioritures, le rendu est parfait avec un petit quelque chose de Captain Murphy. Même constat avec Worlds Great Mystery, parfait, petite overdose de THC, hip-hop indika chamanique, puis Purple, l’atterrissage n’est pas pour tout de suite. Cet interlude à l’orgue permet d’enchaîner gentiment vers une perle malsaine, Feverish ! Hypnotique et là encore assez indus dans son exécution, la production est grande, les flows se développent mieux et c’est le pied ! Purple EP a le seul défaut d’être trop court et on attendra avec une impatience malade les prochaines sorties des Anglais de Strangelove !