Béni soit le trio d’Atlanta pour nous rappeler avec ce premier format "long" (par le nombre de morceaux plus que par la durée) que dans toute son expéditive brutalité, le grindcore n’est pas qu’une affaire de bourrins.

D’accord, c’est pas forcément ce qu’on se dit d’entrée de jeu en écoutant Blake Connally dégueuler ses poumons pendant 51 secondes sur fond de riffs plombés (Suffer) avant de faire imploser le moitié moins long The Blaring Eye quelque part entre death et hardcore punk ou la micro-vignette sludge Swelling. Mais peu à peu un certain schéma commence à se dessiner, un sens du contrepied organisant le chaos sans avoir l’air d’y toucher à coup de samples ciné et d’enchaînements bien sentis et qui sait finalement tout aussi bien nous mettre à genoux que la sauvagerie déployée.

Alors certes les blast beats s’en donnent à cœur-joie, les riffs emphatiques et autres déluges d’électricité glauque ou de feedback strident aussi, mais quand surgissent des morceaux du calibre d’un Will Is The War qui prend le temps de développer son atmosphère doomesque entre deux tabassages éclairs ou d’un Caged qui ressuscite les morts de leurs tombeaux pour en faire le bras armé de l’apocalypse, on se dit que le talent du groupe est ailleurs que dans la violence pure et le screamo schizo flingué au chalumeau, ou du moins à cheval sur autre chose, une ambition presque "narrative" que d’aucuns jugeront trop rare dans le grind.

Retrouvez The Pit Of Me et son crescendo en montagnes russes au programme de notre playlist "Musiques extrêmes et déglinguées" sur IRM Radio aux horaires suivants :

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