Étonnamment discret cet été, le frontman de Nadja nous revient avec deux sorties ultra-minimalistes et appelle nos esprits à se laisser porter au gré de ses impros aux variations impressionnistes.

Après les boucles de drones de guitare de Variations On A Loop l’an dernier, le Canadien s’attaque en solo au synthé Casio avec Synth Studies. Même artwork à quelques fluctuations de couleur près, même approche narcotique de l’impro mais un format plus abordable rend d’emblée attachante cette sortie enregistrée en direct, d’autant que de l’atmosphère anxiogène et sépulcrale de Drone One (pas bien loin d’un John Carpenter) aux échos stellaires des pianotages de Melody One & Two en passant surtout par le spleen cosmogonique et grouillant du superbe Drone Two, le Canadien a l’art de tirer de l’instrument des sonorités organiques et glacées à la fois :

Quant à l’EP Cameo, sa progression mystique et langoureuse captée live en une prise et à peine rythmée dans l’éther par la batterie feutrée de Maik Erdas (du trio drone doom allemand Kodiak que l’on comparait justement à Nadja à la sortie de leur double album éponyme en 2011) renoue avec les loops de guitare vaporeuses que l’on connaît en concert au stakhanoviste de Toronto, manipulées sur bande jusqu’à l’hypnose dans un dernier tiers aux allures de méditation transcendantale :