Le streaming du jour #884 : 7 EPs du mois à télécharger librement - avec João Alegria Pécurto, Brou de Noix, Cowards, i AM esper, Nobodisoundz, Pfau & Tar Miles

Aujourd’hui on donne dans le court : une poignée de morceaux, une phrase ou deux pour attirer le chaland, et un simple clic pour télécharger librement chacun de ces EPs sans oublier bien sûr de soutenir en cas d’affinité pour que cette belle générosité doublée de talent soit récompensée comme elle le mérite.


- João Alegria Pécurto - ’____________

Parmi la demi-douzaine d’EPs aux noms imprononçables sortis ce mois-ci par le guitariste de Lisbonne, on a choisi le plus conséquent mais aussi le plus surprenant. Le Portugais avait juré d’étendre sa palette instrumentale après avoir poussé la guitare acoustique dans ses derniers retranchements de tourments dark ambient et noisy, cette fois les synthés sont également de la partie pour un nouveau cauchemar obsédant où vortex percussifs, déserts de cendres et visions psychotropes se succèdent jusqu’au vertige.



- Brou de Noix - ’4635

Brou de Noix, on en reparlera très bientôt pour son gargantuesque 000 et pour cause : avec déjà près d’une vingtaine d’EPs à son actif, il sera notre artiste de la semaine prochaine sur IRM Radio avec à la clé une diffusion en intégralité et en exclu de l’album le vendredi 4 octobre (soit 10 jours avant sa sortie) et une paire de CD à gagner. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Fred Debief (Lufdbf, Bazaar) nous régale entre-temps de sa dernière création en trois mouvements, dont les beats tribaux et autres nappes électro distordues évoquent quelque obscure cérémonie de sacrifice humain en toge et masque à gaz sur une planète irradiée.



- Cowards - ’Hoarder

Un an après l’excellent Shooting Blanks And Pills, les hardcoreux parisiens du label Throatruiner nous offrent une nouvelle dose de sludge étouffant et poisseux dont les accès de rage prennent à la gorge sans crier gare, avec en point d’orgue une étonnante reprise doomesque du Blessed Persistence de 16 Horsepower, crescendo martial de 7 minutes suintant le désespoir d’une frustration impossible à combler.



- i AM esper - ’Sundogs

Avant-goût d’un split avec son voisin new-jersien Dad School, ce diptyque solaire et contemplatif voit i AM esper s’attaquer à un instrument atypique pour le genre : le ukulélé électro-acoustique, dont le son lumineux n’est pas pour rien dans l’atmosphère particulièrement irréelle de ces deux morceaux-fleuves aux drones miroitants.



- Nobodisoundz - ’Songes d’une nuit d’éther

Bientôt en interview dans nos pages, Philippe Neau offre à Format Noise (l’autre label de Dirk Geiger, également patron de Raumklang Music) un nouvel EP aux rêves hantés en complément d’un court-métrage en noir et blanc, bande-son crépusculaire dont les berceuses névrosées font écho à l’éther atonal des field recordings et aux non moins troublants tâtonnements acoustiques, un peu dans l’esprit des élégies erratiques de Toru Takemitsu pour les films de Teshigahara.



- Pfau -’Pfau

Chanteur/guitariste des très bons Wonderflu, Greg se lance en solo sous le nom de Pfau avec une poignée de compos enregistrées sur un coin de table (ça se dit, ça ?), laissés en friches pour certaines (l’EP Uafp, également cadeau) ou retravaillés pour celles qui nous occupent ici, avec l’appui discret d’une poignée d’amis, des Wonder(flu) boys à Tonton Grendy (La Famille Grendy). Résultat, quatre très belles chansons où un John Lennon au melon dégonflé (Wanted) croise la route d’Elliott Smith dans le plus simple appareil (Deaf), avec de jolis arrangements de violon et de violoncelle (le désarmant Fog digne d’un Wilco débranché).



- Tar Miles - ’Tar Labs Pt​.​1

Décadente autant que lancinante, la techno de Tar Miles use de structures à danser sur la tête et la boule au ventre, loin des canons hédonistes du genre. Ici l’angoisse pointe sous les modulations des synthés saturés et retrouver le Grec sur le netlabel Etched Traumas plus connu pour ses expérimentations électroniques ou dark ambient n’est finalement guère étonnant tant les atmosphères de ce Tar Labs Pt.1, passé l’introductif Us Three, semblent se décomposer sur un dancefloor pour zombies décharnés (John Carpenter, sors de ce corps).