Le streaming du jour #1028 : Xiu Xiu - ’Angel Guts : Red Classroom’
Après une collaboration avec Eugene S. Robinson pour le projet Sal Mineo et un hommage à Nina Simone, Xiu Xiu revenait début février avec un nouvel album, à la fois intime et dérangeant. Dans ses deux précédentes productions au sein de Xiu Xiu, Always et Dear God, I Hate Myself, l’unique membre du groupe, Jamie Stewart avait fait preuve d’une tendresse "pop" qui rassurait un peu le fan et l’auditeur lambda quant à la santé mentale du personnage. Avec Angel Guts : Red Classroom, il semble désormais qu’il ait atteint le stade du non-retour.
Cet album, dont le nom est tiré d’un porno japonais violent, est décrit par l’artiste lui-même comme "le son de la mort de Xiu Xiu" (“the sound of Xiu Xiu’s death”). Et, en effet, à chaque titre, Stewart donne l’impression qu’il s’ouvre une veine. Ce qui est assez malsain. N’ayons pas peur des mots, cet album n’est pas l’expression exubérante d’une intense joie de vivre.
Electro noise névrotique, la musique de Xiu Xiu n’est pas facile facile d’accès. Stewart ne cherche pas à envelopper sa voix suave et chevrotante dans un écrin délicat, mais dans un éboulis de sonorités distordues et de rythmiques robotiques malades. Ses compositions sont probablement ce que n’importe quel musicien ferait s’il retrouvait un ordinateur dans les décombres d’une ville en ruine après la fin du monde. Elles constituent en cela un témoignage inédit...
Cet Angel Guts : Red Classroom est une porte d’entrée obscure dans l’esprit dérangé de son auteur. De sa tendance obsessionnelle (Black Dick) à sa parano hallucinée (El Naco), Stewart a l’air en conflit avec sa vie et peut-être aussi avec le reste du monde. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de produire encore des oeuvres lyriques (Bitter Melon) et des incursions presque hip-hop (Adult Friends, et ses porcs qu’on égorge délicatement...) qui manifestent ponctuellement le potentiel intact de sa créativité (parmi les saillies répétées de sonorités agressives).
Un album riche mais difficile.
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