Le streaming du jour #1255 : Jucifer - ’District Of Dystopia’
On aime Jucifer pour sa persévérance, sa grande variété et son intransigeance. On l’aime aussi parce que ses disques sont toujours différents tout en restant complètement les mêmes.
Chaque sortie d’album de Jucifer se vit avec fébrilité. Nos "hobos" du metal ont fait de la liberté (artistique, d’expression, individuelle, de déplacement) le leitmotiv de toute leur existence et chaque nouvelle création du duo amène son lot de surprises. Ainsi, à l’heure où l’on s’apprête à poser une oreille sur District Of Dystopia, on se demande tout d’abord vers quelle borne le duo a positionné cette fois-ci son curseur : va-t-on se rapprocher de L’Autrichienne ou de Throned In Blood ? Va-t-il varier son metal et l’aérer ou au contraire le plomber dans une débauche proprement ahurissante ? En effet, le couple a fait le choix de vivre, jouer et composer sur la route et cela se ressent tout au long de l’évolution artistique de Jucifer via une succession d’albums conceptuels et de prestations live saignantes.
District Of Dystopia est ainsi consacré à l’histoire des États-Unis et s’accompagne d’un petit livret contenant les paroles des morceaux et des annotations historiques. En ce qui concerne la musique, c’est au Jucifer jusqu’au-boutiste et exaspéré que l’on a affaire. Enregistré, mixé et masterisé par le couple dans son camping car, District Of Dystopia peut se résumer à 25 minutes de grind noise lo-fi teinté de black metal. Une demi-heure de terreur basée sur les riffs de guitare de Gazelle Amber Valentine, tellement saturés qu’ils vous déchaussent les dents, pendant que les martèlements d’Edgar Livengood vous pilonnent le crâne aussi efficacement qu’un tir de DCA.
Une nouvelle fois, le duo frappe fort, fait très mal et revêt ses frusques décérébrées mais pas moins jouissives qui poussent votre main à rehausser constamment le volume pour voir les déflagrations se fracasser contre le mur après avoir réduit vos enceintes en bouillie. Collection de titres courts et rentre-dedans, de riffs barbelés greffés sur des rythmes brontosaures, de vocaux torturés et belliqueux, District Of Dystopia se montre ainsi parfaitement équilibré : plus long, c’était la certitude d’une attaque cérébrale, plus court, on n’aurait pas eu assez mal.
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