Le streaming du jour #1306 : Jim O’Rourke - ’Simple Songs’

15 ans, en gros, depuis le bucolique et luxuriant Eureka (99) puis l’électrique et subtilement déglingué Insignificance (2001), que Jim O’Rourke, particulièrement affairé à expérimenter dans l’ombre, la mystique et le bruit aux côtés de Keiji Haino, Oren Ambarchi, Mats Gustafsson, Stephen O’Malley et consorts, n’avait plus sorti d’album pop au sens strict. Avec le justement nommé Simple Songs, c’est chose faite de la plus concise, élégante et décomplexée des façons.
Avec leur songriting frontal mais pas simpliste pour autant, leurs riffs de guitares à l’ancienne et leurs incursions intimistes soulignées d’arrangements alt-country (These Hands, métaphore de nos illusions de contrôle dont les chœurs évoquent discrètement ELO ; la ballade End Of The Road entre introspection dépouillée et pics d’intensité orchestrés), ces huit titres rendent en effet ses lettres de noblesse depuis longtemps perdues à un classic rock taillé dans l’americana et la pop psyché d’outre-Atlantique les plus mélangeuses des 60s/70s, de Nilsson (les cuivres du truculent Half Life Crisis) à The Band (la ferveur bluesy richement arrangée d’Hotel Blue) en passant par Love voire les trois à la fois (Last Year, climax classieux et habité).
Tant les breaks au piano sensibles et lyriques d’un Friends With Benefits à fleur de peau que les pizzicati de cordes baroques du très "chamber rock" That Weekend ou encore le final maximaliste d’All Your Love parviennent ainsi à déjouer, chacun à leur manière, l’impression de revival vintage appliqué qu’auraient pu provoquer l’omniprésence des effets overdrive et autres sinuosités un brin démonstratives de la batterie, au diapason du timbre de voix vieillissant aux intonations parfois presque dylaniennes du Chicagoan. Un futur classique, qui gratte certes dans le fond des vieux pots mais les accommode à sa sauce, cette fois moins alambiquée que superbement étoffée.

A découvrir en avant-première chez NPR.


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