Le streaming du jour #1481 : Daniel W J Mackenzie - ’Every Time Feels Like the Last Time’

Épuisé quelques jours seulement après sa sortie, Every Time Feels Like the Last Time fait partie de ces œuvres sonores qui ne laissent pas l’auditeur indemne. Car on ne peut pas faire que survoler un tel disque et, si l’on accepte de s’abandonner à lui, c’est à l’intérieur même de notre corps qu’il s’installe.
Aussi, la perte du contrôle serait-elle l’une des thématiques de ce disque ? Rien de plus incertain, malgré la présence de deux morceaux intitulés Abandonment. De par son titre, Every Time Feels Like the Last Time évoque davantage une satire de la monotonie, à moins qu’à l’instar des indiens du Chiapas, Daniel W J Mackenzie ne croie à l’idée selon laquelle tous les grands événements qui se déroulent font résonance à d’autres qui ont déjà eu lieu ?
Qu’importe, au fond, mais on repère déjà la portée philosophique de ce disque, qui ne saurait seulement être analysé d’un point de vue technique. Il y aurait pourtant beaucoup de choses à dire sur ce plan, la production réalisée par l’excellent Matthew Collings étant suffisamment léchée pour rendre hommage à la grâce des instrumentations aussi bien célestes que funèbres de Daniel W J Mackenzie.
Impossible de ne pas être pris d’une émotion qui amène à reconsidérer tout ce que l’on pensait déjà savoir sur la nature humaine à l’écoute du violoncelle d’Ecka Rose Mordecai sur le déchirant Unser Blauer Morgen, des accords de piano hantés de Confound II ou même des field recordings (captés entre Tromsø, l’Afrique du Sud et l’Angleterre) et des voix fantomatiques de Chorus For A Meteor.
Avec cette septième réalisation sous son véritable patronyme, sans occulter la vingtaine de disques sous l’alias Ekca Liena et la participation à l’actif projet Plurals, Daniel W J Mackenzie est depuis 2008 un véritable boulimique de travail. A ce titre, et pour la qualité et l’essence des compositions qu’il partage, il est à rapprocher d’un Matt Christensen. Tant que ce monde hébergera d’aussi passionnants artistes, la perte de contrôle et l’abandon à l’autre ne pourront qu’être de brillantes idées. A condition d’en remettre les clés aux bonnes personnes...


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