Le streaming du jour #1511 - JFDR - ’Brazil’
Pour la première fois, Jófríður Ákadóttir (Pascal Pinon, Samaris, GANGLY) se dévoile en solo sous le pseudonyme JFDR avec Brazil. Dans ce premier opus, où se rencontrent subtilement claviers et guitares, elle nous invite à un voyage onirique de toute beauté.
Alors, la comparaison est facile, et pour cela, on va commencer par là, JFDR pourrait très naturellement être la digne héritière de Björk (qui l’a elle-même adoubée, d’ailleurs). L’Islande, évidemment, est le point commun direct mais cela ne fait pas tout. Le chant est parfois très proche, notamment dans l’élocution et cette façon de retenir les syllabes, apportant une expressivité évidente aux chansons. Car il y a aussi, chez Jófríður comme chez son aînée, cette même volonté de mise en scène de sa musique, dans la musique même.
Mais la démarche artistique est tellement authentique que, quelles que soient les références ou autres inspirations, l’Islandaise nous invite dans son rêve, que nous traversons avec une douce béatitude. Cette félicité prend effet dès les premières notes de White Sun dont la légèreté de l’introduction ne préfigure que davantage la force narrative de ce disque.
Tout ici est donc délicatesse et retenue, des arpèges de guitare à la sensibilité de la voix, construisant ainsi un fil conducteur subtil et cohérent, nous entraînant d’un moment de grâce à un autre. Parmi ceux-ci, Instant Patience où se mêlent dans le même temps force et fragilité, antagonisme si prégnant dans le pays natal de l’artiste. La douce harmonie des accords nous porte d’ailleurs vers une mélancolie que son compatriote Ólafur Arnalds ne renierait pas
Cohérent oui, répétitif ou monotone, non. En attestent les errements post-rock comme sur Airbone, aux percussions épileptiques (non sans rappeler The Third Eye Foundation), ou encore les nappes électriques de Destiny’s Upon Us, qui n’épargnent pas non plus les titres en apparence plus doux tels que Higher State ou l’élégant Anything Goes.
Avec Brazil, destination lointaine au dépaysement garanti, JFDR arrête le temps pour nous conter de précieux rêves aux mélodies enchantées alliant néo-classique et post-pop.
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