Le streaming du jour #1556 : Monster Rally - ’Mystery Cove’
Nous connaissions The Avalanches et Crookram, mais nous devrons désormais compter Monster Rally parmi ces artistes capables de décliner une multitude de contrées sonores à l’aide de collages bien sentis.
Dans nos radars depuis 2011 et l’EP Deep Sea, nous avions ensuite perdu de vue l’Américain qui n’en était pas moins resté productif. C’est d’ailleurs avec un certain retard que nous le redécouvrons six mois après la sortie de son dernier album.
Mystery Cove constitue le sixième long-format d’un artiste actif depuis 2010. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en une demi-douzaine d’années, Ted Feighan a eu le temps d’approfondir son savoir-faire en s’orientant vers des paysages plus lumineux.
Passionné de fusion mais surtout de collages aussi bien sonores que graphiques, en attestent les pochettes de ses différents LPs, le natif de Cleveland - désormais basé en Californie - prend un malin plaisir à mêler des éléments que l’on n’aurait pas eu idée d’associer. In The Valleys constitue à ce titre un cas d’école en ajoutant à une instrumentation abstract un chant issu du mitan du siècle passé. Et l’alchimie fonctionne.
Ce collectionneur de disques plonge dans son énorme collection pour extirper des samples de musique easy-listening ou de lounge des années 50/60 qu’il déconstruit et associe à des rythmiques hip-hop. La démarche rappelle forcément celles de DJ Shadow ou RJD2 sur The Island School, mais une certaine folie tropicale (In The Canopy ou Full Sail) le rapproche plutôt, comme nous l’évoquions en introduction, de The Avalanches à l’image de Island Romance où les cordes transcendantes épousent une rythmique hip-hop déglinguée.
Ajoutons à cela une dimension cinématographique lorgnant au choix vers une transe d’épouvante (Tourismo) ou le film rétro-décalé (Pelicans), la parfaite digestion d’influences sud-américaines allant d’une mélancolie mâtinée de percussions boisées (After Hours) à une post-danse de salon (l’épatant Moondog aux cordes enthousiasmantes) et il ne devrait pas être difficile de vous convaincre de poser une oreille attentive sur cette dernière livraison de l’Américain.
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