Melanie De Biasio - Lilies
En 2007, alors que sortait son premier disque intitulé A Stomach Is Burning, Melanie De Biasio évoquait les conséquences d’une maladie lui ayant fait perdre la voix pendant une année entière et les conséquences sur sa musique.

1. Your Freedom Is The End Of Me
2. Gold Junkies
3. Lillies
4. Let Me Love You
5. Sitting In The Stairwell
6. Brother
7. Afro Blue
8. All My Worlds
9. And My Heart Goes On


“De ce silence forcé sont sorties une autre manière de chanter et une envie de m’éloigner du jazz pour embrasser un horizon musical plus large. A l’époque, j’étais coincée dans d’épineux choix artistiques et cette expérience m’a rendu la joie et apporté de la légèreté. Ce fut un vrai cadeau”. Cette déclaration promotionnelle et isolée de la Belge était finalement révélatrice de la direction que prendraient ensuite ses travaux.
Qu’il s’agisse d’un No Deal délivré six ans plus tard aux confins du jazz et de la pop ou du chef-d’œuvre Blackened Cities incapable de choisir entre ambient, trip-hop, rock expérimental et forcément jazz, Melanie De Biasio a su s’éloigner de son univers originel sans pour autant couper totalement le cordon.
Lilies est la logique continuité de cette démarche. Il n’y a plus grand-chose de jazz dans ce disque au niveau technique, mais il en reste la moelle. Peut-être est-ce dans les impeccables arrangements que se situent les résidus de cette formation musicale. Ou peut-être n’est-ce là que la conséquence d’une (dé)formation savamment entretenue à force de remises en question.
Toujours est-il que Lilies va plus loin encore que l’excellent Blackened Cities dans sa logique de dépouillement et d’isolement. La Belge s’est enfermée dans sa cave, confondant nuit et jour, avec un matériel réduit. Aussi, les rythmiques sont en retrait, essentiellement dans le cœur du disque et, de Lilies à All My Worlds, c’est une traversée du désert - de nuit, absence de lumière oblige - qu’évoquerait presque l’épure sonore qui est proposée à l’auditeur.
Les instruments sont discrets. On entend ici et là des cordes sciantes (Afro Blue), d’enivrantes ondes hypnotiques (Let Me Love You) ou quelques notes de piano qui sont autant d’écrins pour la voix de la Belge, élément central de ce disque. La démarche évoque celle du Out Of Season de Beth Gibbons et Rustin Man (Gold Junkies) pour cette grâce timide et délicate de tous les instants.
Melanie De Biasio ne cherche pas à briller avec un riff qu’elle viendrait plaquer ni même par une série d’arpèges bien sentis. Elle en est évidemment capable, mais c’est le minimalisme le plus profond qui est ici recherché, si bien que son univers évoque celui d’Agnès Obel avec davantage de retenue.
Ce n’est que sur le And My Heart Goes On final, après avoir pris le temps d’installer une ambiance contenante à base de souffles andins dont les variations soutiennent sa voix que la Belge, plus chaude et sérieuse - sa voix rappelant alors celle de Tiny Feet -, se fait plus expressive.
Lilies va donc plus loin encore que Blackened Cities dans le minimalisme si bien que l’on se demande jusqu’où pourra aller Melanie De Biasio si elle poursuit cette évolution. Sans doute changera-t-elle de braquet tant Lilies résonne comme l’aboutissement de cette période discographique. Toujours est-il que ce souljazz downtempo atmosphérique constitue l’un des plus formidables cocons dans lesquels l’auditeur a pu se lover cette année.

100 albums en 10 parties, pour renouer avec ma formule chronophage des années 2014 et 2015, car après 30 EPs il fallait au moins trois fois ça. Et surtout parce que quand on aime, on ne compte pas, et qu’il n’y a finalement pas une différence fondamentale dans mon cœur entre, mettons, le 50e et le 100e de cette sélection, simple question d’humeur et (...)

« Blackened cities, rumble, strangers stroll and lovers stumble ». C’est par ces mots que débute le troisième disque de Melanie De Biasio, une œuvre dont on ne peut pas ressortir tout à fait indemne tant elle semble touchée par la grâce et une forme d’ironie glaciale et (...)


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