Le streaming du jour #1848 : Paul Winslow - ’No One Was Made For These Times’

Il y a deux ans, Paul Winslow était déjà à l’honneur dans cette rubrique avec Tears Behind The Stars. Et si la diffusion par Gonzaï Records de ce premier LP a permis au Français d’élargir son audience, c’est aujourd’hui résigné qu’il diffuse No One Was Made For These Times en autoproduction.
Entretemps, Sueño Playa avait permis de confirmer l’évidence mélodique qui est celle de cet artiste reconnaissant Harry Nilsson, Brian Eno ou Roy Orbinson comme influences principales. Ce mélange des genres est de nouveau à l’honneur sur ce troisième long-format, inspiré comme toujours, si bien que l’on peine à comprendre par quel mystère aucun accord n’est signé entre Paul Winslow et un hypothétique label.
Entre rêveries cotonneuses sur une toile synthétique (Here I Was Born), furie psychédélique contenue (Let Them Know ou Shoot the Freaks !) et pop mélancolique aux faux-airs de Brian Wilson (I’m Miles Away), le patchwork d’influences trouve finalement son sens sur ce disque, sans que l’on n’en comprenne nécessairement la trame narrative au premier abord.
Y en a-t-il vraiment une, à vrai dire ? Paul Winslow ne semble rien faire d’autre que ce qu’il a envie, au moment où il le souhaite. De fait, il peut s’adonner à un néo-psychédélisme hypnotique rappelant MGMT sur Revolution Is Evolution ou remonter le temps jusqu’au début des années 80 sur Lover Fatale dont les claviers rétro façon The Korgis convoquent l’une de ces tristesses qui peut rapidement devenir addictive.
Rien d’étonnant finalement, puisque Paul Winslow déclare lui-même que cet album est hanté par un "très mauvais destin". S’agit-il du sien ou de celui des individus qui le boudent ? De toute évidence, l’artiste sait à quel point son habileté mélodique le place au-dessus de la mêlée, et le regret de ne pas attirer un plus large public n’en est que renforcé. Mais qu’importe après tout. L’articulation entre légèreté et ambiances plombées est si savamment maîtrisée par le Français qu’il happe et fascine l’auditeur sur la totalité de cet ambitieux et désabusé No One Was Made For These Times qu’il convient de savourer à sa juste valeur.


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