Coutumier de sorties sous le pseudonyme de VC-118A, Samuel Van Dijk délaisse provisoirement les abstractions à mi-chemin entre les univers de Soulwax et Aphex Twin pour leur privilégier une exploration minimaliste.

En 2009 et 2010, le Néerlandais avait déjà réalisé deux EPs intitulés Ambrose et Inhale sous l’alias Mohlao. Landforms constitue néanmoins le premier long-format de ce projet dont il s’agit clairement de la sortie la plus passionnante.

Il faut dire que les répétitions inhérentes au genre nécessitent un certain temps pour prendre du sens. Captivant, le pouvoir de ce disque ne peut apparaître qu’au gré des nuances qui émaillent les progressions de thèmes apparemment répétitifs, lesquels oscillent entre des abstractions stellaires rappelant Carbon Based Lifeforms ou LPF12 (Voltool One) et une IDM cellulaire et syncopée évoquant davantage Plaid (Rotar).

Ces deux tendances se rejoignent naturellement sur certains titres assurant la réussite d’une fusion dont Neptune pourrait apparaître comme le point d’orgue avec ses allures de conquête, sans que l’on ne sache ce qui de l’espace ou d’un territoire lacustre isolé constitue l’enjeu de la bataille.

Par ailleurs, les atmosphères minérales de Vector sur fond de boîte à rythmes discrète et métronomique à la fois, les synthétiseurs profonds et lugubres d’un Outline à rapprocher du Lights d’Archive ou les granulations stellaires de Flare constituent d’autres réussites d’un disque aussi immersif que conçu avec soin.