Le streaming du jour #1871 : Sacha Bernardson - ’Lactem’ / ’Rockall’
Avec deux albums sortis en 2017, on peut aisément dire que l’année fut productive pour Sacha Bernardson, Français installé en Islande. D’autant plus productive que ces-dits albums sont d’influences quelque peu différentes, preuve de la grande inspiration de l’artiste.
Et entre Lactem et Rockall, le cœur balance, mais aucun des deux ne laisse indifférent.
Lactem, pour commencer, va demander à l’auditeur une immersion totale, condition sine qua non pour s’imprégner pleinement de l’univers ambient que ce disque nous offre. A partir de ce moment, nous plongeons dans un monde riche et fascinant où s’entremêlent nappes synthétiques et autres bruits. Si, en chemin, nous croisons parfois des sonorités plus claires (Lévitation, Aqua), ce n’est que pour mieux replonger dans une obscurité tenace, à l’image d’un Full Moon à l’ambiance étouffante et claustrophobique mais où il est finalement bon de se perdre. On relèvera aussi Black Panthere, magistralement Lynchien, aussi dérangeant que captivant, dont la linéarité du rythme ne fait qu’accentuer l’angoisse provenant des litanies possédées et apparaissant comme une rupture au regard de l’ensemble de Lactem. Et finalement, cette balade souvent tourmentée se termine par le lumineux Fae, agissant tel un doux rêve dont on ne souhaite pas se réveiller.
Avec Rockall, en revanche, Sacha Bernardson prend un virage résolument plus pop, ne délaissant pas pour autant ses aspirations électro et ses penchants expérimentaux, jouant également sur les voix et les harmonies, comme sur le titre introductif Time To Wake Up, apportant un onirisme bienvenu. On sent que les influences de Björk ou de Kira Kira ne sont pas loin pour l’Islandais d’adoption, influences confirmées par l’électronica qui se mettra en place tout au long de l’album. S’amusant avec les sons comme des substances organiques (Petrichor), la musique prend très vite une consistance en trois dimensions et le travail minutieux sur la création et l’arrangement des sons impressionne. Côté ambiance, si Lactem se terminait avec une pointe d’optimisme, Rockall poursuit en ce sens, même s’il y demeure parfois une mélancolie évidente (Flight Desk), dévoilant une luminosité et un entrain contagieux (Run).
Les derniers-nés de la discographie de Sacha Bernardson - que l’on ne peut que vous inviter à découvrir plus amplement - viennent donc confirmer son talent de songwriter mais aussi de producteur.
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