Deux ans après Heart Song, l’americana de la Texane désormais basée à Los Angeles vient toujours droit du cœur sur ce sommet discographique aux petits airs de classique instantané, en témoigne notamment la sérénade finale Love On The Piano, plus belle chanson d’amour de l’année où il est question de redécouvrir ses désirs les plus instinctifs au contact de celui - ou celle - qui en transcende enfin le sens.

Pour le reste, la pochette à médaillon typique du folk-rock des années 70 ne trompe pas, entre les synthés psyché du fervent I See The White ou du plus spleenétique et rugueux Thunder Song, les guitares baroques très sunshine pop d’Awakening Baby, le classicisme gravé dans le roc d’un White Bird à la croisée de Creedence et des... Byrds, les arrangements bucoliques et harmonies vocales éthérées très Linda Perhacs de Mama Proud ou encore les circonvolutions mélodiques à la Tim Buckley du merveilleux Forever... ce qui n’empêche pas quelques incursions plus actuelles comme celle du cotonneux Wild Rain évoquant Mazzy Star, la voix de Jess plus mimétique que jamais des rêveries lascives d’Hope Sandoval aidant, ou d’un Dream State incarnant à la perfection avec ses reverbs stellaires et le lyrisme ascensionnel de ses refrains cette idée d’élévation de la conscience grâce à l’amour, que l’Américaine, loin de toute mièvrerie, fait sonner comme une évidence :