Lidwine De Royer Dupré - Nocturne EP

1. Sabbat
2. Fées
3. Chasse Proserpine
4. Esprit Tempête
5. Mort du Dragon
6. Aube

2019 - Autoproduction

Sortie le : 20 juin 2019

Lidwine De Royer Dupré

Si nous ne nous étions pas attardés sur Alive il y a deux ans, il convient néanmoins de se rappeler au bon souvenir de Lidwine de Royer Dupré, auteur en 2014 de l’inoubliable Before Our Lips Are Cold, qu’elle signait alors d’un pseudonyme contenant uniquement son prénom.

La sortie de l’EP Nocturne est donc une excellente raison de prendre des nouvelles de la Française. Dès le Sabbat initial, l’auditeur sera rassuré tant Lidwine maintient les ambitions affichées il y a cinq ans. Les influences restent similaires, et ce titre introductif rappellera aussi bien sur le plan vocal les premières sorties d’Emilie Simon - particulièrement La Marche De L’Empereur - que les expérimentations glaciales de Björk période Medúlla ou Volta.

Des points de repère déjà évoqués à l’époque mais qui sont suffisamment riches pour être exploitées sous un autre angle. Contrairement à Emilie Simon, Lidwine De Royer Dupré n’a pas entamé sa Mue, mais elle ne s’en porte pas plus mal. Pas de révolution, mais toujours autant d’expérimentation et juste ce qu’il faut de lyrisme.

La Française sait également manier le contre-pied, et si Fées débute comme une ritournelle minérale, le ton se durcit aux deux tiers du titre, les pistes qui s’invitent imprimant un rythme galopant qui génère paradoxalement une forme de sidération.

Cet EP revêt une dimension fantastique qui s’éclaire lorsque Lidwine De Royer Dupré précise avoir été inspirée par l’essai d’Amélie Bosquet intitulé La Normandie romanesque et merveilleuse : traditions, légendes et superstitions populaires de cette province, constituant encore aujourd’hui l’un des ouvrages de référence sur les traditions normandes.

Le chant en français permet de mieux repérer les subtilités de paroles parfois mystiques mises en abîme par ces sonorités oscillant entre richesse des arrangements et quasi a capella, parfois sur un même morceau tel l’étouffant Mort Du Dragon aux allures de coup de poignard dans le dos de l’auditeur qui n’était pas préparé à devoir retenir son souffle de cette manière.

Si Lidwine relâche la pression avec l’Aube, final structuré autour d’arrangements de cordes déclinés sur trois minutes, elle effectue avec Nocturne un brillant exercice de style et maîtrise parfaitement les contrastes entre minimalisme et explosions parfois inattendues, si bien que l’univers fantastique qu’elle explore s’en trouve affublé d’une puissance glaciale audacieuse et aboutie.


( Elnorton )


Disques - 18.06.2019 par Elnorton
 


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