Anatoly Grinberg + Abell Leonid - The birth of a quantum lamb

1. Black stork of digital swamps
2. Your breathing is just noise
3. The subway car runs through the veins
4. Through the horizon vertically
5. Dragon hope ripper
6. Seconds shine in Gala’s eyes
7. The birth of a quantum lamb
8. Triumph of rats over microcircuits
9. The heart of loving Bardak
10. Rubicon pink foam
11. Crying stardust in silence

2023 - Mahorka

Sortie le : 7 janvier 2023

Malaise quantique pour A-BELL et Tokee

On avait découvert le Biélorusse Leonid Churilov aka A-BELL via l’une des toutes premières sorties de Music Analysis Discussions Records en début d’année dernière, communauté de musiciens électroniques devenue curatrice de compilations de morceaux originaux puis label à proprement parler, au sein duquel Anatoly Grinberg joue justement un rôle prépondérant. Ce Rkang​-​gling aux puissantes nappes de synthés dronesques et dissonants sous-tendues d’interférences percussives et bruitistes, le musicien russe connu dans nos pages pour ses alias Tokee et Massaith l’avait mastérisé, pas très étonnant donc de les retrouver associés cette année chez Mahorka sur cette impressionnant The birth of a quantum lamb à la croisée de leurs deux univers, acte de naissance du duo TVAŃ dont le nom cryptique signera vraisemblablement leurs prochaines sorties.

Enregistré durant la pandémie, l’album, pas vraiment (pour ne pas dire "vraiment pas") facile d’accès, est l’une de ces intrigantes mixtures expérimentales dont le label bulgare a le secret, et suinte sans équivoque l’anxiété d’une période de doutes et de confusion. On y entend du dark ambient austère et hypnotique aux textures mi organiques mi synthétiques (Dragon hope ripper, The heart of loving Bardak), de l’IDM déstructurée (Rubicon pink foam) et d’étranges rêveries technologiques (cf. le morceau-titre), tout ça au gré de compositions agencées à distance flirtant allégrement avec les 8 minutes. Des cascades de pianotages inquiétants (Seconds shine in Gala’s eyes) y côtoient des flots grouillants de glitchs et d’idiophones (The subway car runs through the veins) ou autres pulsations dysrythmiques sur lits de drones dystopiques (Your breathing is just noise). Ici et là, des motifs atonals entêtants et déglingués charrient leurs affleurements mélodiques angoissés (Black stork of digital swamps) et des crescendos electronica décollent pour explorer l’infini du cosmos (Through the horizon vertically), ouverture vers un futur à peine moins oppressant sur laquelle le final Crying stardust in silence vient toutefois jeter une bonne dose d’ambiguïté, la douceur apparente de ses méditations ambient semblant scintiller depuis l’éther de l’au-delà.

Un album-expérience qui devrait happer les curieux les plus aguerris dans son imaginaire aussi inconfortable que fascinant.


( RabbitInYourHeadlights )


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