;background-color:#">ARROWOUNDS - In The Octopus Pond

1. Phosphene Silver Abyss
2. Tree of Disciples
3. Blue Entombed
4. Oil Swimmer
5. Spectral Colours of Science
6. Winding Serpent Dance
7. Tree of Disciples (Edit)
8. Blue Entombed (Edit)
9. Phosphene Silver Abyss (Edit)

2023 - Lost Tribe Sound

Sortie le : 31 mars 2023

Une pieuvre ambient-rock à la croisée de Can et d’Aidan Baker

J’avoue avoir zappé en 2020, fait rare lorsque l’on en vient au label Lost Tribe Sound que l’on suit de près dans ces pages depuis le début des 10s, le précédent album d’ARROWOUNDS, The Loneliness of the Deep Sea Diver. C’est donc seulement par le biais de ce nouveau long format In The Octopus Pond que je découvre l’univers de Ryan S Chamberlain, déjà actif depuis une demi-douzaine d’années. Étonnamment, je m’étais fait une fausse idée de ce à quoi pouvait bien ressembler la musique de l’Américain, inconsciemment influencé sans doute par un artwork dont les tonalités m’évoquent celles de sanr (jugez plutôt), pas vraiment mon projet préféré de l’écurie de Ryan Keane. ici néanmoins, pas d’improvisations électro-acoustiques abruptes au programme, mais une musique d’une absolue fluidité dont les instrumentaux longs et hypnotiques évoquent de diverses manières les créations protéiformes d’Aidan Baker, par leur côté impressionniste en particulier, ce goût des textures évanescentes mais aussi pour cette façon de mêler rythmiques krautrock, guitares volatiles du shoegaze (Phosphene Silver Abyss) et manipulations liquéfiées proches d’un Lost in the Rat Maze (sur le superbe et très ambient Tree of Disciples notamment).

Les morceaux se fondent les uns dans les autres et nous emportent dans un maelstrom de nappes lointaines et mouvantes, empruntant ici au post-rock le plus feutré (Blue Entombed), là à une tension syncopée presque réminiscente de Scorn (Oil Swimmer), plus loin encore à un drone ascensionnel et scintillant (Spectral Colours of Science) ou à un psychédélisme du caveau (Winding Serpent Dance et ses basses rondelettes sur fond d’atmosphère hantologique). Drôle d’idée cependant de rajouter en fin d’album des versions edit des trois premiers morceaux, amenant sa durée de 45 minutes à plus d’une heure mais force est d’admettre que l’ensemble est tellement cohérent et remarquable d’immersion que l’on aurait presque pu s’y laisser prendre à la première écoute, pour peu de ne pas trop avoir prêté attention aux intitulés de ces mouvements emboîtés propices à l’abandon de soi.


( RabbitInYourHeadlights )


- 27.02.2023 par RabbitInYourHeadlights