Buck 65 - Super Dope

1. Turf Rider
2. Mono No Aware
3. Challenge To The Underground
4. Super Dope
5. Evil God
6. Endless Counter-Attack
7. Train Music
8. Breach The Wall Of Smoke
9. Overthrow The Surface
10. DIGITA PNTICS
11. Passport To Infinity
12. The Forbidden Words
13. Shoot The Invader
14. A Gift From The Sky
15. The Monster Anarchy Zone

2023 - Autoproduction

Sortie le : 5 mai 2023

Buck 65 de retour en forme olympique

Au sortir d’une très grosse journée de nouveautés hip-hop hier et plus largement d’une semaine particulièrement féconde en réussites dans toutes les niches les plus classieuses du genre (7rinth, billy woods & Kenny Segal, Anwar HighSign & Giallo Point, Busdriver, Atmosphere ou encore kœnig avec un casting dingue... on finira probablement par vous toucher un mot de la plupart d’entre eux d’une manière ou d’une autre), c’est finalement le vétéran Buck 65 qui emporte notre inconditionnelle adhésion d’entrée de jeu avec un album autodistribué via Bandcamp et sorti quelque peu sous le manteau.

Un an après le chouette (et plutôt sombre) mais dispensable Flash Grenade avec Tachichi, autre vieux de la vieille du label canadien Hand’Solo Records qui leur mit à tous deux le pied à l’étrier dans la seconde moitié des 90s, l’auteur des géniaux Vertex et Man Overboard renoue avec la virtuosité de ses plus belles heures sur ce bien-nommé Super Dope qu’il assume seul à tous les niveaux, des productions au rap (sans aucun featuring, pas vraiment une surprise pour lui) en passant par les scratches et l’artwork. Autant dire que rien n’a changé depuis la grande époque d’Anticon, Endemik et compagnie si ce n’est un goût de plus en plus marqué, depuis le très bon Situation de 2007, pour une certaine esthétique old school (souvent par samples interposés, cf. Overthrow The Surface) qui n’empêche pas le beatmaker et rappeur au flow juvénile, en feu au micro d’un bout à l’autre du disque, de s’en donner à coeur joie dans le baroque assumé, des breaks libertaires aux samples vocaux délirants en passant par les cuivres funky omniprésents et les influences world ou électriques.

Qu’il oeuvre dans le groove le plus jazzy et léger (Turf Rider, Passport To Infinity), les atmosphères les plus dark et cinématographiques (Evil God, The Monster Anarchy Zone), les télescopages les plus décalés (l’insidieux Challenge To The Underground au refrain Bollywoodien, le génialement déséquilibré Breach The Wall Of Smoke) ou le genre de mini-tubes épiques et lo-fi qui collent au cerveau sans avoir l’air d’y toucher (Super Dope, Train Music ou le Morriconien The Forbidden Words), l’album impose son univers idiosyncratique dès la première écoute, avec une ferveur qui donne forcément envie d’enclencher la touche repeat. On pense autant à Sixtoo qu’à Edan (Shoot The Invader), deux autres grands inclassables à cheval entre les 90s et le turfu, et si le premier, compère de Richard Terfry au sein de leur duo Sebutones il y a déjà un quart de siècle, ne revient timidement au hip-hop qu’une fois tous les 36 du mois (cf. ce disque passé complètement inaperçu et produit pour le même Tachichi, merci à lui), Buck 65 ne semble quant à lui absolument pas prêt à lâcher l’affaire et c’est tant mieux, car il vient mine de rien de nous gratifier de l’un de ses tout meilleurs disques.


( RabbitInYourHeadlights )


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