Painkiller - Samsara
1. Samsara I
2. Samsara II
3. Samsara III
4. Samsara IV
5. Samsara V
6. Samsara VI
7. Samsara VII
8. Samsara VIII
Sortie le : 15 novembre 2024
On n’espérait pas un nouveau Painkiller en 2024, soit 30 ans après leur précédent album studio Execution Ground... et on savait encore moins quoi en attendre, en dépit d’un line-up inchangé puisqu’au côté de John Zorn au sax et de Bill Laswell à la basse, Mick Harris aka Scorn absent des configurations live depuis lors à l’exception d’un concert d’adieu en 2008 (à la Cité de la Musique à Paris, quelques chanceux parmi nos lecteurs doivent s’en souvenir) est de retour dans le giron du groupe, non plus à la batterie mais aux beats électroniques. Petite appréhension donc, Zorn lui-même s’étant grandement assagi depuis les dernières sorties du projet, mais très rapidement balayée par les 6 minutes introductives de Samsara I : à la fois sec dans ses rythmiques indus et fuligineux dans ses atmosphères, zébré de sax vénère et dissonant entre deux accalmies plus "coltraniennes" de l’instrument et soutenu par la basse aux résonances mortifères de Laswell, il faut dire que le morceau incarne d’emblée un retour en très grande forme pour le trio.
Évidemment on est loin de l’urgence foutraque de Guts of a Virgin ou de Buried Secrets, les velléités grind ont définitivement disparu au profit d’une dynamique hypnotique et d’atmosphères plus travaillées, sans pour autant sonner aussi dub, ni même ambient (hormis sur la première partie de Samsara VII) qu’Execution Ground. En bref, Painkiller n’a toujours pas fini d’aller voir ailleurs, et au contraire de Scorn qui continue plus ou moins de creuser son sillon (brillamment certes) après plus de 3 décennies d’existence, l’association des trois musiciens défriche ici des territoires assez inédits, à l’image d’un Samsera III aux beats concassés et déstructurés, presque IDM, sonnant comme la rencontre fortement contrastée de Fire ! - pour le sax fébrile et cacochyme bien sûr - et d’Autechre, de même que Samsara IV dans la foulée, plus strident et furieux encore, plus mystique également.
Car Samsara, du nom du fameux cycle des existences successives dans l’hindouisme et le bouddhisme, se devait bien de dépasser la symbolique de renaissance et de nouvelle identité musicale de son titre, et en enchaînant en mouvements successifs des variations dont les rouleaux-compresseurs rythmiques à la fois mécaniques et organiques sous-tendent un free jazz de plus en plus proche de la transe chamanique (Samsara V), Painkiller finit par nous amener nous aussi ailleurs, un détachement de l’esprit allant de paire avec le crescendo de densité des instrumentaux pour culminer sur le plus court d’entre eux, Samsara VIII, conclusion qui aurait pu durer 10 minutes de plus sans que l’on y trouve à redire. Vivement le prochain, et pas dans 30 ans s’il vous plaît !
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