Pas de Nigger chez Universal ?

On vous parlait il y a quelques mois du projet du rappeur new-yorkais Nas d’intituler son neuvième opus Nigger, un choix soutenu par nombre d’artistes amis confiants dans son emploi socio-politique et non gratuitement provocateur du terme, mais décrié sans une once de recul par certaines associations pour les droits civiques.

L’album, qui devait initialement paraître à la fin du mois de février, a finalement vu sa sortie repoussée jusqu’à la date provisoire du 1er juillet. La cause ? Officiellement, rien de particulier, mais toujours est-il que son nom n’est plus Nigger, et ce contre l’avis de son auteur. Ce dernier a ainsi déclaré il y a quelques jours, désabusé mais plus défiant que jamais, qu’il n’y aurait pas de nouveau titre en remplacement de l’ancien. "Je veux faire savoir à mes fans que sur le plan créatif comme sur celui des paroles, ils peuvent s’attendre au même contenu et aux mêmes messages", a expliqué l’auteur d’ Illmatic, ajoutant que "les gens sauront toujours quel est le véritable titre de cet album et comment l’appeler."

Au-delà même d’envisager de simples pressions des labels du rappeur (Columbia et Def Jam) dans un souci de politiquement correct - on se souvient que Nas avait déjà tenté en 2006 d’intituler Nigga ou Hip Hop Is Dead...The N son précédent album, devenu simplement Hip Hop Is Dead  -, un obscur trafic d’influence, tout aussi légal malheureusement qu’outrageux vis-à-vis de la liberté d’expression et de l’art en général, pourrait bien être à l’origine de ce changement de nom.

En effet, incroyable mais vrai, un membre de l’assemblée originaire de Brooklyn, Hakeem Jeffries, a expressément demandé au contrôleur financier de New York Thomas DiNapoli de retirer les 84 millions du fond de pension de la ville investis dans le groupe Vivendi Universal (propriétaire du label Def Jam) si le nom de l’album n’était pas changé, prétendant que Nas et sa maison de disque voulaient je cite "se faire de l’argent sur une insulte raciale utilisée pendant des siècles pour déshumaniser les gens de couleur".

Universal n’aurait pas répondu, et Def Jam affirme avoir toujours soutenu Nas dans son choix, mais le résultat est là. Et à en croire l’excellent N.I.G.G.E.R. (The Slave And The Master), second morceau à avoir leaké sur internet (on vous laisse chercher...) après le futur single Be A Nigger Too, mais premier depuis ce changement de nom contraint et forcé (sachant que dans le milieu du hip-hop américain, ces "fuites" sont souvent approuvées par les artistes eux-mêmes dans un souci de promotion), l’album ne s’annonce pas tendre envers le milieu du showbiz et son contrôle de la créativité des artistes, que cette affaire vient justement de mettre une nouvelle fois en lumière. On vous laisse donc faire les suppositions qui s’imposent...

Pour en revenir à la musique, la liste des producteurs supposés de cet "album sans titre" qu’on appellera donc Nigger, comprend peu de noms connus mais beaucoup de monde : Jermaine Dupri, Salaam Remi, DJ Khaled, DJ Khalil, DJ Toomp, Diddy & The Hitmen, No I.D., Stargate, Polow Da Don, Jay Electronica, Jake One, Cool & Dre et Stic.Man du groupe floridien Dead Prez, une liste à laquelle pourrait venir s’ajouter MF DOOM, toujours pas confirmé. En plus de Jay Electronica et Dead Prez, Rick Ross et The Lox apparaîtront en outre en featurings. Enfin, un site vient d’être lancé, www.nasindependenceday.com, qui ne présente pour l’instant qu’une photo (christique ?) avec la mention "coming soon" mais pourrait bientôt révéler la vidéo du fameux single signée Rik Cordero, en forme qui sait de déclaration d’indépendance sur le modèle Saul Williams ?...

News - 24.05.2008 par RabbitInYourHeadlights
 


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