MacZde Carpate : de nature bâtard.

L’un des talents du rock made in France est de savoir marier râles et plaisirs. On pourrait citer Arnaud Michniak et ses nombreux projets, Experience, Noir Désir et pas très loin, là haut, dans une veine onirique et métissée : MacZde Carpate. Sensations garanties, Benjamin Vaude est venu nous dévoiler un petit bout de son nouvel album à paraître fin septembre : Bâtard. Un album qui tue sa race, et une chronique qu’on claquera bientôt dans nos colonnes.


Indierockmag : Bonjour, vous pouvez vous présenter, qui fait partie de l’aventure MacZde Carpate ?

Benjamin : Bonjour, MacZde Carpate est un quatuor rock qualifié de rock ’’Bâtard’’, ’’libre’’, ’’poétique’’ ou encore ’’ethno rock’’ pour le côté ’’trans’’ du live... Le projet est né en 1996 avec Pierre Thouzery (batterie, platine et composition) Bertrand Tardy (basse, contrebasse, choeur et composition) Maël Salètes (guitare, chant et composition) et moi-même, Benjamin Vaude (chant, cuivres et textes).
Le groupe est accompagné de deux techniciens très importants, JC Cochard pour la lumière et François Carle pour le son (live et studio).

I : La question que tout le monde s’est posé, se pose ou se posera un jour : d’où vient ce nom MacZde Carpate ?
B : Ah, la fameuse question… C’est une interjection phonétique sortie de ma tête qui nous a plu... C’est resté et ce nom est devenu le qualificatif de notre musique.

I : Votre groupe s’est formé en 1996, et pas une séparation, pas un seul changement dans le line-up. Quelle est votre recette pour tenir le groupe soudé ?
B : L’intérêt pour notre musique, le plaisir, les expériences, le fait que nous soyons différents mais complémentaires...dur à dire, c’est peut être le fait de ne jamais avoir cartonné !
Les seules choses que nous avons à défendre et à partager ce sont notre sincérité et notre plaisir.


I : Le son que nous propose depuis toujours MacZde Carpate apparaît comme unique, à moins que ce ne soient de multiples influences qui viennent se télescoper au sein du groupe. Vous pouvez nous dévoiler les goûts de chacun d’entre vous ? Vous avez des passions communes ?
B : Nous espérerons notre son unique, et c’est dans ce sens que nous travaillons. Maintenant ce n’est pas à nous de dire si l’on a réussi, on fait le maximum pour faire du MacZde Carpate. Mais il ne faut pas se voiler la face, en rock aujourd’hui il est difficile d’inventer, tout a déjà été fait, nous essayons de cultiver notre identité avec exigence et sincérité en digérant le plus possible nos influences afin de les respecter par un hommage plutôt qu’un plagiat et que l’on puisse en être fier.
Les quatre membres de MacZde Carpate ont des goûts et des influences assez différentes. Les énoncer ici serait beaucoup trop long.
On se retrouve sur un tronc commun ‘‘rock’’ au sens large et nos spécificités viennent pimenter et donner, je l’espère, notre identité.

I : Et les paroles, Benjamin Vaude garde la mainmise de ce côté ? Les influences sont-elles littéraires ? Où se trouvent vos sources d’inspiration ?
B : Mes sources d’inspirations proviennent un tout petit peu de littérature (fantastique et poésie) beaucoup de la BD, de ma vie et de notre monde (nature et société). Le contraste entre la nature et l’humanité me travaille beaucoup, ma fascination pour la nature et mon incompréhension de l’homme nourrissent beaucoup de textes.
Pour la mainmise, il se trouve que j’écris la plupart des textes mais c’est ouvert… D’ailleurs Maël et Jull ont écrit ou co-écrit quelques textes pour Bâtard  : Sans doute, Des sursauts de cerveaux, Dans des endroits épars.


I : On aime à pointer du doigt une petite phrase de Dominique A. ("Je préfèrerai toujours une chanson qui sonne à une chanson qui fait sens"). Mais parfois, on s’attache aussi aux mots. Quel degré d’importance doit-on accorder à vos paroles, quitte à aller parfois trop loin ?
B : J’aime beaucoup Dominique A et je partage son avis !
La vérité pas bien ou mal dite n’aura pas ou peu d’impact…
Concernant mes paroles j’essaie de jouer sur les deux plans, il faut que ça sonne et que ça veuille dire quelque chose, c’est un vrai casse-tête. Ayant un mode d’expression particulier qui utilise beaucoup la métaphore et les jeux de mots, je suis conscient que tout le monde ne comprendra pas exactement mes propos, mais le sens, le sentiment global permet à l’auditeur de garder le fil du message.
Plus je vieillis plus la compréhension de mes paroles m’importe alors je travaille de plus en plus dans ce sens, être plus direct tout en restant poétique.

I : Vous nous offririez juste une petite explication de texte, "dans des endroits épars" (pas tout à fait) au hasard, l’un des morceaux renversant de votre nouvel album ?
B : La ligne directrice de ce morceau est le cycle de l’eau. Il faut imaginer qu’on se situe au delta d’un grand fleuve et que de notre position on a une vue d’ensemble jusqu’à sa source. C’est comme ça depuis la nuit des temps, c’est la vie (nature), c’est beau, dangereux, injuste, inattendu, évident, chacun joue son rôle et fait du mieux qu’il peut mais au bout c’est le même sort pour tout le monde, la mort, celle qui permet la vie. Et le cycle de l’eau continue sans cesse…
Nous ne sommes que des passagers et tout ça nous dépasse mais cette acceptation nous permet de mieux le vivre et d’en apprendre plus…sans forcément avoir recours à du divin (culture de l’ignorance).

I : Bâtard semble marier le meilleur de vos précédents opus : l’esprit onirique de A l’intérieur mêlé à la force de frappe d’un Tue-Tête. Vous étiez parti avec quelques idées précises avant son enregistrement ?
B : L’envie pour cet album était effectivement de faire se rencontrer le meilleur des deux derniers et de faire enfin un album plus ouvert et direct. Le fait d’avoir eu François Carle à la direction artistique nous a permis de tenir cet objectif.
La production est beaucoup plus riche et permet à l’auditeur d’avoir plusieurs niveaux de lecture. Nous en sommes très contents et je pense vraiment que l’on a enfin notre ALBUM.


I : D’ailleurs, on n’oubliera pas de mentionner que c’est un double album que vous avez choisi de sortir avec une deuxième galette enregistrée live. Vous avez préparé ça de quelle manière, avant la montée sur scène et au moment de la mise sur disque ?
B : Cela faisait un moment que notre public nous réclamait un live… Etant partis sur l’idée de Bâtard, un live en plus de l’album nous a paru évident. De plus il nous a permis de vraiment déculpabiliser par rapport à la réalisation du disque, car nous avions cette énergie live enfin captée, donc nous pouvions travailler sur d’autre sensations/sentiments/impressions.
Ça nous a libéré pour la réalisation de Bâtard et permis de proposer un vrai contraste.

I : Votre réputation sur scène n’est plus à faire ; mais si on devait "vendre" votre prochaine tournée auprès de nos ami(e)s qui n’ont pas encore osé aller à votre rencontre, vous auriez quelques mots, quelques tuyaux pour les convaincre ?
B : Pas évident…
Je dirai que si vous avez envie de voir un spectacle non formaté, avec des vrais gens dedans qui se donnent à fond chaque soir mais jamais de la même manière car nous faisons en fonction de nous, du lieu et du public, si vous aimez la sincérité du moment présent, venez tenter l’expérience…car MacZde Carpate est aussi une musique à voir.


Site Officiel : www.maczde.com
Merci à Benjamin Vaude, aux membres du groupe Maczde Carpate, à Patricia et Sabine du label Ladilafé.


Interviews - 21.09.2008 par indie


Participez au live de Maczde Carpate.

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Chroniques // 22 octobre 2008
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