Connors/O’Rourke, cathos électriques ?

Quand deux guitaristes américains aux styles uniques, portés sur l’improvisation et l’expérimentation, unissent leurs talents divergents sur scène, ça donne In Bern (1999), premier album signé Jim O’Rourke (Gastr Del Sol, Loose Fur, Sonic Youth...) et Loren Mazzacane Connors (Hoffman Estates, et croisé notamment aux côtés de Smog, Thurston Moore, John Fahey...), qui retranscrivait comme son nom l’indique un concert donné par le duo à Berne (Suisse) en 1997. A l’époque en effet, le chicagoan et le new-yorkais jouaient ensemble depuis deux ans à peine ; aujourd’hui ça en fait 12, et il aura fallu à Jim O’Rourke pas moins de 10 ans d’enregistrements live à travers l’Europe pour sélectionner les trois longues pièces présentées sur Two Nice Catholic Boys, dont un extrait de la seconde, Or Possibly Koln, nous donne à entendre sur myspace une ambient hantée bientôt submergée par des éclairs électriques de plus en plus martiaux. Autant dire qu’on en voit déjà certains se précipiter sur le site du label Family Vineyard où l’album est disponible comme à peu près partout ailleurs depuis le 20 janvier.

C’est d’ailleurs sur ce même label aussi défricheur qu’exigeant que paraîtra le 17 février le nouvel album solo de Loren Connors, The Curse of Midnight Mary. Enfin pas si nouveau que ça en vérité puisqu’il s’agit là d’une cassette enregistrée une nuit de 1981 au cimetière Midnight Mary de New Haven (Connecticut), perdue pendant 27 ans puis miraculeusement retrouvée. A conseiller surtout au fans du guitariste ou pourquoi pas à ceux de Charley Patton puisqu’un premier extrait Chant 8 également en écoute sur myspace laisse présager d’un recueil de chansons façon vieux blues cradingue et à fleur de peau.

Enfin, si vous êtes amateur d’art contemporain et accessoirement toulousain, vous pouvez également faire un saut à la galerie Lieu-Commun où l’exposition "Esope reste ici et se repose #02" (tiens, un palindrome) présente notamment, jusqu’au 14 février, une nouvelle version de l’artwork de Winter Dawn (2004) accompagnée par le morceau The Silence Of Singing issu de cet album-livre tiré a l’époque à 25 exemplaires à peine, réalisé en collaboration avec le collectif Masumi.Raymond* et traçant un pont entre musique, dessins et haïkus.

News - 02.02.2009 par RabbitInYourHeadlights