2017 en 3D pour conclure - Les EPs

Que dire de plus sur cette année 2017 lorsque l’on a déjà pris la plume plus que de raison pour la commenter ? La question rhétorique appelle sans doute une réponse absurde et tirée par les cheveux. Et si pour conclure 2017, il s’agissait de rassembler - en trois parties de 17 - les conclusions des chroniques des disques qui ont compté ? Mais avant de s’intéresser aux longs-formats, les EPs ouvrent le bal. Et ils seront 17. Forcément.

17. Arrange - The Body

"Une jolie récréation donc, qui permettra aux fans d’attendre tranquillement la sortie du prochain effort de l’artiste basé à Portland, sans compter que les plus convaincus - et les plus généreux - verront leurs dons intégralement reversés à l’organisation RAINN qui lutte contre les violences sexuelles".

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16. Joel Porter - Mountain Twin

"La nature et la désolation, de contrées enneigées à des territoires lumineux et boisés, sont également convoquées sur ce Mountain Twin qui constitue une très belle porte d’entrée vers l’univers de celui qui avoue, pour conclure, que "cette recherche constante de la beauté est une belle façon de vivre, et ma musique est influencée par les pensées et opinions qui en découlent". Mélodique, naturaliste et transcendant, il serait dommage de faire l’économie d’une écoute attentive de ce disque".

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15. Ben McElroy - Songs of Iceland

"Il achève d’ailleurs cet EP avec ce qui constitue peut-être la plus formidable synthèse de ce panel d’atmosphères avec l’expérimental Those of Us Left Behind où une ligne de drones discrets soutient les apparitions fugaces d’un piano et de cordes frottées parfois stridentes. Brillant, et pleinement cohérent avec l’image - forcément imparfaite - que l’on peut se faire d’une île à la faible densité de population où feu et glace constituent autant de carburants pour survivre au milieu d’un océan (de désolation)".

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14. Sylvain Fesson - L’Amour Plus Fort

"En somme, le Français bouleverse de nouveau les codes et ne verse jamais dans la redite en densifiant son univers avec un EP désarmant de cet inaccessible espoir que les âmes les plus riches ont tendance à dissimuler sous un large voile mélancolique".


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13. il:lo - Vega

"Le voyage touche à sa fin et nul ne l’ignore, ce qui décuple alors probablement le sentiment de nostalgie lorsque se diffusent les textures synthétiques percutant les captations acoustiques. Le piano de Neukölln semble dicter un rythme fluvial auquel répondent des vents aux réminiscences douloureuses en contrepoint. La tristesse pour clore ce voyage. C’est souvent le sentiment qui domine lorsque s’interrompent les plus brillantes épopées. Vega est incontestablement de celles-ci".

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12. LAAKE - Piano

"LAAKE explore également un versant plus dépouillé dans un registre arythmique qui le voit alors lorgner vers le néo-classique plombé sur Tenderness ou la formidable conclusion éthérée, désarmante et lacustre que constitue Implode. A l’instar d’un Chapelier Fou qui troquerait son violon contre un piano, LAAKE s’affirme, avec ce second EP, comme l’un des plus talentueux orfèvres français de cette fusion entre beats et cordes minérales".


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11. JOSIN - Epilogue

"Pour achever cet EP, l’Allemande convoque de longues notes aux subtiles variations à l’aide de claviers froids sur un Evaporation qui prépare l’auditeur à accepter une séparation à laquelle il ne pourra se résigner. En espérant que cet épilogue constitue un "au revoir" plutôt qu’un "adieu"..."

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10. Dodie Manta - Bayou Dodie

"Toujours est-il que les beats contondants (Co Faire De Ce Boug) suffisent à éviter l’émergence de toute forme de candeur. Dodie Manta amène l’auditeur à se poser des questions, quitte à ce que ce dernier se sente oppressé, et assène le coup final sur un What Is Worse Is Remaining In The Ground expérimental, labyrinthique et jouissif à souhait qui semble, en passant de l’abstract originel à l’utilisation de samples vocaux sur un minimalisme massif, avoir autant de vies que l’auteur a de cordes à son arc..."

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9. Tadash - Jachère

"Une dimension hallucinatoire apparaît également lorsque la voix psalmodie sur un A l’Envers électrique aussi accessible qu’énigmatique ou sur les incantations d’un Private Sky établi sur une rythmique discrète et downtempo qui en fait l’un des titres les plus libertaires d’un chapitre toujours aussi audacieux, inspiré et affranchi de toute contrainte qu’à l’accoutumée".


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8. Tiger Paws - Tingpamotion

"Délibérément planant, Tingpamotion constitue en tout cas un prolongement plus minimaliste de l’enthousiasmant # II sur lequel le sommet Burina Facia évoquait davantage l’univers de Four Tet. Les beats se font ici plus discrets et les constructions aux confins de la braindance et de la chillwave prennent une teinte de plus en plus ambient pour constituer une rêverie délectable".


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7. R. Missing - Unsummering

Entre Camp Claude pour cette aptitude à développer des missives rêveuses laissant apparaître une part ténébreuse et Chelsea Wolfe - en plus électronique - pour l’aspect captivant et oppressant de ces boucles dominées par une voix rugueuse, Unsummering est aussi concis que percutant, aussi vaporeux qu’abrasif, et sa capacité à maintenir une linéarité permanente autour de ces paradoxes ne le rend que plus captivant.

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6. Akira Kosemura - Someday

"A mesure que le Tokyoïte intègre des variations dans son jeu au piano, qu’il s’agisse du débit ou de la densité des notes, l’humeur de l’auditeur s’en retrouve immédiatement modifiée. Le panel d’émotions procurées est extrêmement large et va de la tristesse mélancolique à une force contenue en passant par un sentiment de puissante désolation. Sur ce dernier titre comme sur l’ensemble de cet EP, Akira Kosemura tisse une toile mélancolique et cristalline dont le caractère spontané vient prouver, plus que jamais, la mesure de son précieux talent".

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5. LeVant - UnFinetude

"Egalement diplômé en philosophie et auteur de l’ouvrage Postmodernism and Digimodernism in music : Philosophical perspectives, George D. Stanciulescu concevait également cet EP comme étant la réponse à ceux qui n’avaient pas pleinement saisi, à la lecture du livre, le sens du concept de digimodernisme. Gageons qu’ils trouveront des éléments de réponse en posant une oreille attentive sur ce disque".


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4. Kiasmos - Blurred

"Surtout, Ólafur Arnalds et Janus Rasmussen nous gratifient sans doute sur ce projet du plus beau titre de leur répertoire. Entre les cordes harmonieuses et les accords de piano cristallins concoctés par le premier et les rythmiques polygonales mâtinées de nappes synthétiques oniriques du second, Blurred s’appuie sur des éléments clairs et gracieux dont l’alliage s’avère transcendant en raison d’une progression léchée qui laisse place à une émotion évidente sans jamais concéder d’excès. Ce seul Blurred recèle bien plus d’ambition et de majesté que bien des discographies..."


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3. Sufjan Stevens - Tonya Harding

"Sufjan Stevens nous épargne le moindre jugement. Ce n’est pas la première fois qu’il s’intéresse à des personnalités controversées - John Wayne Gacy Jr en était une preuve plus criante encore dans un tout autre registre - et le caractère empathique de l’artiste est encore plus perceptible sur la version In Eb Major, plus délicate et épurée. L’auditeur peut alors percevoir, pour peu qu’il ferme les yeux, ce mélange de glace et de chaleur propre aux patinoires sur lesquelles Tonya Harding a écrit les plus belles pages de sa vie".


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2. Miyamigo - Paper Theater

"Plus atmosphérique que son prédécesseur Embiid, Paper Theater est donc un condensé de tout ce que l’on aime dans ces colonnes. Des contre-pieds permanents assurés par une créativité débordante refusant le surplace et qui parvient à nous rassurer en associant des éléments synthétiques ambitieux à une acoustique soignée, que demander de plus, franchement ?"

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1. Feroces - Victor

"Avec Victor, ce synthétisme soudain est à peine digéré que Féroces revient aux bases pour mieux les transcender, et l’on croit assister à une fusion du post-rock de Mogwai et des murs de son vaporeux de My Bloody Valentine sur fond d’arpèges qui peuvent évoquer Pinback. "Du jour au lendemain, vous ne valez plus rien" clame Jean-Pierre Darroussin sur l’ensorcelant et survolté Ne Vous Retenez Pas. Est-ce le symptôme d’une peur qui hante le groupe ? Probable, mais avec un EP de ce calibre, cette angoisse est clairement irrationnelle".


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Articles - 23.12.2017 par Elnorton