Shawn Lee face à lui-même

Le coup du David Axelrod hirsute que personne n’a jamais vu, pionnier de l’abstract funk tiré de l’anonymat de son désert de Mojave grâce à une vieille cassette soutirée à un disquaire de Victorville par un ponte d’Ubiquity Records puis contacté par l’intermédiaire de ses "apôtres" les Misled Children, on avoue n’y avoir jamais vraiment cru suite à cette vidéo qui à trop vouloir en faire échouait dès le début à brouiller les pistes (vrais-faux aveux à 2’41).

Le talent d’instrumentiste de Shawn Lee par contre, on y croit dur comme fer, qu’il joue les mythos virtuoses sous les traits du fameux Clutchy Hopkins - rejoint cette année par un homme-médecine et fabricant de percussions tout aussi mystérieux (et fictif ?) soit-disant rencontré aux Barbades, le temps d’un très bon Music Is My Medicine aux accents dub - ou au ping pong avec lui-même pour mimer un orchestre aussi prolifique qu’imaginaire, reprenne Radiohead, Kylie Minogue ou Britney Spears avec un égal bonheur avant de s’attaquer sans complexe ni prétention aux figures de la soul et du jazz-funk des 70’s qui ont formé sa culture musicale, de Shuggie Otis à Roy Ayers - avec parmi les vocalistes ce même Darondo déjà croisé, tiens donc, sur le Walking Backwards de Clutchy Hopkins.

Et lorsqu’il pousse le vice jusqu’à enfiler son masque de tigre et feindre la collaboration timide avec son alter-ego barbu sur un Clutch Of The Tiger volontairement frileux et convenu, on fait preuve d’indulgence et on attend la suite, avec raison. Car si l’américain, londonien d’adoption, ne s’est toujours pas décidé à tomber le masque avec Fascinating Fingers (voir le tracklisting) disponible depuis la mi-octobre en import et officiellement chez nous depuis hier, il aura au moins laissé tomber ses manières pour donner enfin une suite digne de ce nom à Walking Backwards, coulante du même naturel et irradiant d’une égale liberté, entre psychédélisme acoustique, groove méditatif et évocation cinématique (cf. 70 MPH Isn’t Fast Enough To Get Out Of Nebraska et Cross Rhodes sur la page myspace de Clutchy Hopkins ou Ancient Chinese Secret sur celle de Shawn Lee).

De quoi donner envie de se pencher plus avant sur un autre projet passé quelque peu inaperçu malgré la présence de Money Mark aux claviers et de l’ancien skateur Tommy Guerrero à la guitare : composé et enregistré en 6 jours dans les studios du premier à Los Angeles, l’éponyme de Lord Newborn & The Magic Skulls paru début septembre permet en effet au trio de s’adonner aux joies et parfois à la mélancolie d’un psyché-funk coloré d’acid jazz, d’abstract hip-hop, de musiques latines et de second degré, avec toute la réussite que l’on pouvait espérer d’une telle association de talents.

Par ailleurs, janvier 2010 verra la sortie d’un album en collaboration avec la chinoise Bei Bei, virtuose du guzheng, précédé en septembre également par un 10" éponyme, le prometteur Beauty And The Beats (clin d’oeil à Edan dont on annonçait justement le retour hier ?), présentant notamment une reprise épique et hypnotique de Billy Paul, un remix électro/hip-hop par l’anglais Floating Points et la participation vocale très soul et lyrique de Georgia Ann Muldrow, qui devrait faire une infidélité à Stones Throw le temps d’un album pour Ubiquity l’an prochain.

Enfin, le nouvel opus de la rappeuse new-yorkaise Princess Superstar, intitulé The New Evolution, verra également le jour début 2010 et sera produit par Shawn Lee, ce dernier évoquant Kid Cudi et les vagins asséchés (sic) quant aux thèmes abordés... tout un programme.

News - 12.11.2009 par RabbitInYourHeadlights
 


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