Peter Walsh (The Apartments) - L’Européen (Paris)

le 11/11/2009

Peter Walsh (The Apartments) - L’Européen (Paris)

Il y a des événements que l’on attendait même pas et qui arrivent comme par magie. A coup sûr, toute la salle comble de l’Européen était dans le même état d’esprit, la gorge nouée de bonheur et d’émotion de voir enfin Peter Walsh. Si peu étaient les personnes à avoir déjà croisé le leader de The Apartments en concert.

Ainsi, c’était avec une grande impatience, que l’on pouvait écouter en ouverture 49 Swimming Pools, le groupe d’Emmanuel Tellier sans qui cette histoire et ce retour inattendu n’auraient pu avoir lieu. Ce fut une entrée en matière agréable même si cette prestation n’a pas tenu toutes ses promesses en raison du stress combiné à cette joie d’ouvrir pour un artiste aussi rare qu’exceptionnel. L’ancien journaliste s’en excusera même, sa voix le trahissant , l’émotion étant palpable. On ne lui en voudra point, il avait passé une grande partie de la nuit d’avant, du côté de Chinon, en compagnie de ce grand monsieur qu’il ne s’imaginait pas aussi loquace.

D’ailleurs que pouvait-on imaginer de cet artiste disparu depuis des années et ayant abandonné les armes ? On pouvait s’imaginer un dandy solitaire durant les écoutes répétées de ses albums. Des albums qui marquent une vie et que ceux qui ont eu la chance d’écouter, vénèrent au plus haut point, comme le rappelait si bien Aurélien en ces pages. Et on n’était pas si loin de la réalité, lorsque Peter Walsh s’est montré et est arrivé sur scène en costume sombre et cravate avec des lunettes noires, le tout avec classe et l’élégance, mais avec également une grande humilité. Assis avec une guitare acoustique dont il caressera les cordes avec une belle dextérité, il est accompagné par son fidèle acolyte Eliot Fish à la guitare électrique, durant toute la soirée. A l’évidence, ces deux hommes n’ont pas besoin de se parler pour se comprendre. Peter Walsh s’amusera même de la situation et de cette soirée de retrouvailles à la suite de cette remarquable interprétation de All His Stupid Friends qui ne se prêtait pas au moment mais qu’il aurait été dommage de ne pas entendre.

Le leader de The Apartments reprendra ainsi en toute intimité son répertoire qui ne souffre aucunement des années passées. Les mélodies sont toujours aussi magnifiques, les arpèges semblent suspendre le temps. Avec parcimonie, les quelques passages de trompette ou de claviers subliment ces ballades teintées d’une douce mélancolie romantique. C’est justement avec mélancolie et ravissement que l’assistance écoute ces chansons toujours aussi remarquables et poignantes à l’image de ce Mr Somewhere à donner des frissons. Il suffit simplement d’entendre la voix sincère et émouvante de son interprète pour rester bouche bée, il est assurément impossible de résister au charme, et personne ce soir-là ne voulait tenter de le faire. Il y avait quelque chose de magique à entendre On Every Corner ou Great Fool entre autres. L’émotion était au rendez-vous. Peter Walsh donnait l’impression d’être à l’aise, n’hésitant pas discuter entre chaque morceau. Quant aux spectateurs déjà prêts à l’ovationner en se levant dés son entrée, ils ont su rester courtois et respectueux, n’osant faire le moindre bruit durant les titres et montrant leur joie évidente par des applaudissements bien marqués et chaleureux. Et c’est The Goodbye Train qui a reçu le plus bel accueil comme on pouvait s’y attendre. L’ovation, Peter Walsh la recevra pour sa sortie avant de revenir avec un titre inédit.

Autant dire, que cette soirée du 11 novembre restera inoubliable aussi bien pour cet artiste visiblement heureux que pour les spectateurs qui ont eu l’occasion de vivre ce moment unique et de remercier un homme pour tout ce qu’il a fait, et de lui montrer que même si le succès ne fut pas au rendez-vous, il y a toujours des fidèles qui ne l’ont pas oublié. Finalement, ces remerciements, c’était la moindre des choses, en espérant lui avoir donner l’envie de revenir plus souvent et qui sait, de composer à nouveau.


( darko )

 


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