Former Ghosts - Fleurs
Il est parfois des découvertes musicales qui vous chamboulent, vous percutent et vous hantent, faisant resurgir de vieux fantômes terriblement addictifs. Il est alors difficile d’en parler sans trop en faire, sans se laisser dominer par les émotions, le ressenti et une subjectivité qui s’avèrerait vite insupportable. On essaie ?
1. Us And Now
2. Hold On
3. Mother
4. Choices
5. In Earth’s Palm
6. I Wave
7. Dreams
8. Unfolding
9. Flowers
10. The Bull And The Ram
11. Hello Again
12. This Is My Last Goodbye
Soyons clair dès le début, cette chronique s’adresse d’abord et avant tout aux amateurs d’une musique sombre aux accents post-punk, ou à tous ceux qui vouent un culte à un certain renouveau de la vague cold wave et tout ce qui peut s’y rapporter. Les Former Ghosts sont un trio de synth-pop possédée. On y retrouve Freddy Ruppert aux manettes du groupe (qui a sévi avant au sein de son projet solo minimaliste This Song Is A Mess But So I Am), avec la complicité du frontman de Xiu Xiu James Stewart et de l’hypnotisante Nika Roza de Zola Jesus.
En sachant tout cela, on imagine dès lors plus aisément ce que peut être la musique de Former Ghosts. Le résultat va pourtant au-delà de toute attente. D’entrée, on décolle pour un voyage froid et sombre avec un Us And Now qui met en avant des boucles électro, une petite mélodie au piano et la voix possédée et chargée d’émotions de Freddy Ruppert. Comment ne pas penser à Ian Curtis et Joy Division (toutes proportions gardées) ? Impossible. Si le ton est plaintif et noir, jamais on ne se sent débordé par la musique des Former Ghosts. Bien au contraire on se laisse très facilement aspirer par cet album au magnétisme impressionnant.
Freddy Ruppert tient parfaitement la baguette et on se laisse envoûter par sa voix troublante. Les structures des morceaux mélangent différentes boucles et sonorités donnant parfois un côté saturé un peu indus. Tout est lié et les morceaux s’enchaînent les uns derrière les autres, entre brouillard et éclaircies, pour nous raconter des histoires personnelles finalement assez tristes et désespérées. Peines de cœur, douleurs, désespoir, mélancolie, manques… James Stewart apporte sa touche d’extravagance aigre-douce, Nika Rosa termine le travail en ajoutant ça et là ce qu’il manquait de tripes et de féminité. Il suffit d’écouter la chanson de clôture This Is My Last Goodbye pour s’en rendre compte.
Les quelques performances live que l’ont peut trouver sur le web mettent en avant un groupe qui vit sa musique à 200%. Le mimétisme avec Curtis est parfois troublant mais les ghosts ne tombent jamais dans la pâle copie revival. Les concerts n’ont eu lieu pour le moment qu’aux États-Unis, en tournée notamment avec les excellents Cold Cave) et sans Nika Roza qui était alors très occupée. On raconte qu’un album se prépare, dédié en grande partie à cette dernière, qui deviendrait la voix principale du groupe. On attend de voir.
Finalement, pendant ce temps, on n’a qu’une seule chose à faire, écouter cet album, encore et encore. On ne tient peut-être pas l’album de l’année ou de la décennie, mais peu importe. Cette fable expressive se laisse écouter avec un plaisir masochiste des plus agréables… Les Fleurs de Former Ghosts semblent bien sombres, comme rassemblées dans un beau bouquet de désespoir et de mélancolie. Un disque anthracite qui sait rendre l’auditeur dépendant.
Que demander de plus ? De l’objectivité, que diable ! Impossible, les vieux fantômes sont plus fort que tout. Écoutez Former Ghosts, vous n’en sortirez pas indemnes !
Après le spectre de Joy Division sur le très claustro Fleurs de Former Ghosts (lire notre chronique), ce sont des fantômes plus acoustiques mais non moins autodestructeurs qui viendront hanter Jamie Stewart sur le septième album de Xiu Xiu à paraître demain chez Kill Rock Stars, le premier depuis le départ de sa cousine Caralee McElroy et l’arrivée (...)
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