On a découvert les nord-américains (post-trio, néo-quatuor) en 2006 grâce à un premier EP éponyme et à This Sentence Will Ruin / Save Your life, tube incisif et brûlant s’il en est, où Luke LaLonde est proche de l’asphyxie tout le long de 2 minutes 23 complètement frénétiques. Puis en 2008, un premier album, Red, Yellow & Blue, fraîcheur et urgence, coup d’éclat de pop fantasque unanimement salué, la voix est toujours aussi bondissante, une boule de nerfs, la section rythmique est totalement allumée (Hummingbird ou Barnacle Goose).

Cette année arrive Say It, toujours chez Warp Records et premier constat : il n’est jamais évident d’être objectif quand on a un énorme coup de cœur. Second constat : il semble que Luke LaLonde se soit taillé la part du lion ! La voix du chanteur s’impose comme l’instrument principal, mais le moins que l’on puisse dire c’est que Luke LaLonde maîtrise parfaitement le sujet. D’entrée de jeu, l’inaugurale Oh Man annonce la couleur, Luke est seul à bord et ça fonctionne. Puis sur Retard Canard, la mayonnaise retombe un peu et c’est la dernière minute qui sauve le morceau comme à la belle époque. Sole Brother et What to Say finissent cette première partie d’album et arrive The Ballad of Moose Bruce ! Montée superbement exécutée, morceau tendu au début pour permettre une conclusion en forme de final salvateur et compulsif. Higher & Higher est un morceau de Abe Vigoda joué au ralenti. Come Back est une pièce de velours avant Nova Leight et Blood, The Sun & Water (clin d’œil à Red, Yellow & Blue  ?), deux morceaux typiques du son Born Ruffians, de leur énergie, deux tubes en puissance ! Enfin At Home Now et on rentre à la maison...

Pour finir, on dira qu’entre Red, Yellow & Blue et Say It, le diamant a été poli, la pop hystérique et foutraque laisse place à un album plus classique, mais le caractère reste le même, bien affirmé. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse et avec Born Ruffians, elle arrive vite !

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