Phil Manley, légataire du kosmische rock

C’est qu’il avait bien failli nous avoir Phil Manley avec le premier extrait de Life Coach et son aurore ambient illustrée en vidéo par les plans contemplatifs d’une forêt animée des seuls bruissements du vent et des va-et-vient discrets de ses plus petits habitants :

Ça n’était pourtant pas faute de le savoir guitariste de deux formations qui s’illustraient encore l’an dernier dans des univers nettement plus dynamiques, qu’il s’agisse de Trans Am, trio de Washington donnant plutôt dans un post-rock ténébreux aux pulsations synthétiques, ou du combo Jonas Reinhardt et de son revival krautrock à la fois épique et cosmique - entre autres participations à Oneida ou The Fucking Champs. Mais il faut dire que ce premier album solo en écoute intégrale sur le site du label Thrill Jockey et disponible depuis mardi s’avère tout de même assez minimal, que ce soit dans ses moments les plus méditatifs marqués néanmoins par le fourmillement hypnotique et le subtil psychédélisme analogique du son de l’ingénieur Connie Planck, emblématique de cette scène allemande des 70’s qui n’en finit plus d’inspirer Manley en tant que musicien mais aussi producteur, ou dans les passages plus rythmiques influencés par la "motorik" de Kraftwerk ou Neu ! dont on retrouve ici les synthés joués live en plus des effets de guitares chers à l’Américain.

Le résultat, s’il paraîtra peut-être un peu décousu pour les uns, s’épanouissant justement dans cette liberté et cette confiance absolue dans la supériorité de l’instant sur l’ensemble, pour finalement envoûter les nostalgiques de ces envolées stellaires réminiscentes d’une certaine vision du futurisme propre au kosmische rock.

News - 27.01.2011 par RabbitInYourHeadlights