The Sleepy Jackson - Personality - One was a spider, one was a bird

Célébré à juste titre en 2003 pour l’émouvant Lovers, The Sleepy Jackson nous reviennent en 2006 avec un album à la mégalomanie embarrassante.

1.You Needed More
2. Devil Was in My Yard
3. God Lead Your Soul
4. Work Alone
5. God Knows
6. I Understand What You Want But I Just Don’t Agree
7. Miles Away
8. Higher Than Hell
9. Play a Little Bit For Love
10. Don’t Say
11. You Won’t Bring People Down In My Town
12. Dream On
13. How Was I Supposed to Know

date de sortie : 11-08-2006 Label : EMI

Dès l’annonce du titre aux relents conceptuels et le visuel digne du plus affreux des groupes prog, les prémisses de l’inquiétude nous ont saisis ! Quel rapport entre la musique intimiste et mélancolique des Sleepy Jackson sur leur premier album et cette débauche de couleurs criardes ?

Aussi étrange que cela soit, c’est bien le magnifique Good Dancers, titre introduisant le premier album des Sleepy Jackson, qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille avec ses choeurs gracieux et ses arrangements de cordes ! Car Luke Steel, leader omnipotent, avait d’autres ambitions que les ballades épurées et brise-coeur qui composaient la majorité de Lovers sous influence Tom Waits/Beck, comme le soulignait mon camarade Johnsteed.

Le costume du chanteur pop/folk était trop étriqué pour ce chanteur/compositeur/producteur obsédé par l’oeuvre pharaonique de Brian Wilson. Le succès de Lovers lui a permis d’obtenir les moyens de réaliser son rêve un brin mégalo d’égaler ce modèle insurpassable. Porté par des arrangements classiques somptueux et une guitare puissante, You Needed More est l’aboutissement d’une recherche mêlant ambition orchestrale et chanson pop parfaite quand déboule le refrain. Les réussis Devil Was In My Yard, Don’t Say et God Knows marchent sur les traces des morceaux les plus rythmés de Lovers (Vampire Racecourse, This Day) avec une ampleur supérieure dans la production.

Après,hé bien, disons que c’est un album idéal pour tester sa nouvelle sono tant des titres comme God Lead Your Soul (clin d’oeil éhonté à God Only Knows) , l’estival et creux I Understand What You Want But I Just Don’t Agree ou encore la disco très 70’s de Play A Little Bit For Love (mélange de Gainsbourg période Sea, Sex And Sun et du meilleur de... Cerrone) fourmillent d’idées de production clinquantes mais peinent à convaincre.

Le plus triste est atteint sur la fin de Personality - One was a spider, one was a bird  : You Won’t Bring People Down In et Dream On sonnent comme la bande-son idéale d’une comédie musicale de Broadway voire d’une revue de cabaret parisien pour touristes... Quant au How Was I Supposed To Know final, il s’agit du titre le plus symptomatique du mal qui ronge Luke Steele. Débutant sous les meilleures auspices à la façon du Caroline No des Beach Boys, le titre s’égare ensuite dans des choeurs grandiloquents et inopportuns qui anéantissent la délicatesse du début. Dépassé par les moyens sans doute colossaux mis à sa disposition, le jeune surdoué en a oublié de composer des structures capables de supporter une telle débauche d’effets.

De tout ce gâchis ressort l’unique et suprême Higher Than Hell, tourbillon émotionnel à la fois paradisiaque et chaotique de trois minutes, dans lequel The Sleepy Jackson touchent du doigt le génie qui présidait à la création de Pet Sounds . C’est trop peu pour un musicien dont on pressent qu’il peut dans les années à venir, avec davantage de maîtrise, offrir quelques unes des plus belles pages de la pop contemporaine.

(Merci à Rabbitinyourheadlights pour ses précieux conseils)

Chroniques - 11.08.2006 par masto
 


Le prochain album de The Sleepy Jackson arrive bientôt !

The Sleepy Jackson, le groupe australien auteur du magnifique Lovers sorti en 2003, vient de donner de ses nouvelles via son site MySpace. Leur nouvel album, intitulé Personality, sera dans les bacs à partir du 1er juillet. Il sera précédé par le premier extrait God Lead Your Soul, dont la sortie est prévue pour le 27 (...)