Le Panda retrouve son maître

Parmi les influences que l’on prête à Panda Bear et à son collectif de marabouts psychédéliques, l’une des plus contestées par les indie kids à la mémoire courte et par trop sélective est bien celle de Simon & Garfunkel. Pourtant, impossible de s’y tromper à l’écoute d’une chanson telle que Take Pills sur Person Pitch en 2007, plus que chez les Beach Boys c’est bien du côté du duo New-Yorkais et de leur séminal Bookends de 68 qu’il fallait chercher la filiation la plus directe de ce troisième opus, aussi bien en termes de rythmiques que de guitares ou d’harmonies white gospel. Une théorie qu’une étonnante coïncidence nous donne l’occasion de vérifier pas plus tard que tout de suite via NPR, qui propose justement à l’écoute cette semaine le très attendu Tomboy de Noah Lennox mais également le douzième album solo de Paul Simon - et de son propre avis son meilleur en 20 ans - So Beautiful Or So What, dont la sortie est programmée pour ce même 12 avril outre-Atlantique (chez nous ce sera respectivement les 20 et 11 du mois).

Alors certes l’électronique est plus discrète et parcimonieuse chez Paul Simon, malgré les étranges modulations et samples vocaux utilisés dès l’ouverture Getting Ready For Christmas Day d’une manière analogue au Written On The Forehead de PJ Harvey sur son récent Let England Shake, mais entre deux chansons introspectives superbement dépouillées (Questions For The Angels) ou subtilement orchestrées (le merveilleux Love And Hard Times), d’autres plus exaltées et détachées de la réalité par leurs pulsations chamaniques et leurs guitares réverbérées viennent rappeler s’il était besoin que l’Américain, qui n’avait plus rien sorti depuis Suprise en 2006, fut l’une des premières têtes chercheuses de la pop (bien des années avant David Byrne qui n’a d’ailleurs jamais caché son admiration pour l’auteur de Graceland ) à s’intéresser à la musique africaine et aux synthétiseurs analogiques, allant jusqu’à débaucher Robert Moog en personne, inventeur du synthé du même nom sur l’un des sommets de Bookends, Save The Life Of My Child.

Quant à Tomboy, enregistré à Lisbonne comme son prédécesseur, il continue d’en explorer la transe onirique éthérée ou plus aquatique dans une veine légèrement plus inquiète, toujours pas de quoi justifier les dithyrambes que ne manqueront pas de nous faire avaler jusqu’à indigestion les sacro-saintes instances de la pop moderne mais force est de reconnaître que lorsque le disque étire l’espace autour de quelques notes de piano impressionnistes pour laisser errer les douces incantations de Lennox au milieu d’un océan d’échos minimalistes, il ne manquerait pas grand chose pour en avoir le souffle coupé...


Tomboy en écoute / So Beautiful Or So What en écoute.

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