Top albums - mars 2011

Sombre, opiacé, cinématique, majoritairement instrumental et moins immédiat qu’à l’accoutumée, le podium de ce mois de mars nécessitera aux oreilles de certains une curiosité toute particulière et peut-être quelques repères.

1. Grails - Deep Politics

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Du post-rock psychédélique de ses précédents opus, Grails a choisi une autre approche avec cet album dont les lignes claires croisent en surface l’influence ample et imposante des Pink Floyd et celle plus épique voire exaltée de Morricone. Approfondissant la direction empruntée par le combo de Portland sur son EP Black Tar Prophecies Vol. 4 l’an dernier, Deep Politics dévoile progressivement sa profondeur et multiplie les niveaux de lectures, de l’hommage aux BO de films politiques des 70’s, gimmicks à l’appui jusqu’à la dimension plus métaphysique que finissent par revêtir ces morceaux dont l’existence semble remonter au commencement de l’éternité, tel un big-bang en continuelle expansion.

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2. The Oscillation - Veils

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Difficile d’imaginer que Veils est l’œuvre du seul Demian Castellanos au regard du vortex psyché engendré par ce deuxième opus du Londonien. Un krautrock qui semble brûler de l’intérieur et dont les coulées volcaniques phagocytent tout sur leur passage, du dub au drone ambient en passant par le noise rock, le jazz ou la musique indienne (voire Morricone, encore lui, avec le lyrisme baroque et menaçant de The Trial) sans jamais regarder en arrière l’ampleur des dégâts. Il y a trente ans on aurait appelé ça de la no wave, aujourd’hui ça reste tout simplement une expérience à vivre.

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3. The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble - From The Stairwell

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Pas facile à cerner ce troisième opus de l’ensemble de Rotterdam, puits de mystère dont le jazz feutré mais insidieux joue d’abord sur du velours pour mieux nous entraîner au fond de l’abîme une fois ensorcelés par le chant obsédant de Charlotte Cegarra et ses harmonies de succube, aussi envoûtantes que vénéneuses. Promis après ça on arrête avec Morricone mais l’influence du son des premiers giallos d’Argento sur les Hollandais, évidente depuis le flippant Succubus de leur projet parallèle The Mount Fuji Doomjazz Corporation, remonte une fois de plus au Maestro italien.

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4. King Creosote & John Hopkins - Diamond Mine

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Au sein de l’écrin élégant et spacieux élaboré par son producteur de Bombshell, la mélancolie vocale et la grâce mélodique de l’Écossais King Creosote trouvent un nouveau souffle, un peu court objecteront les grincheux du haut de ses 7 titres pour tout juste 32 minutes mais quand on aime on ne compte pas et puis il nous fallait bien ça pour reprendre notre respiration entre deux plongées en milieu anaérobie.

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5. GaBLé - CuTe HoRSe CuT / Kurt Vile - Smoke Ring For My Halo

Un peu en retrait mais pas oubliés pour autant, la folktronica des Caennais de GaBLé et son goût pour l’absurde hérité de The Books, et les ballades embrumées du Philadelphien Kurt Vile déjà célébré par les amateurs de folk urbain autant que par les nostalgiques de Syd Barrett. Comme quoi tout le monde finira bien par s’y retrouver dans ce bilan.