John Zorn - The Gnostic Preludes

1. Prelude 1 : The Middle Pillar
2. Prelude 2 : The Book Of Pleasure
3. Prelude 3 : Prelude Of Light
4. Prelude 4 : Diatesseron
5. Prelude 5 : Music Of The Spheres
6. Prelude 6 : Circumambulation
7. Prelude 7 : Sign And Sigil
8. Prelude 8 : The Invisibles

2012 - Tzadik

Sortie le : 28 février 2012

Quand le mage noir de Moonchild devient enchanteur de nuages

Le saxophoniste et patron de Tzadik nous avait certes habitués depuis quelques années à des albums inhabituellement mélodiques et faciles d’accès au regard de son passif hardcore de jazz-metalleux en roue libre, comme en témoignent notamment son dernier Filmworks et les divers albums composés pour l’Alhambra Trio dans une veine légère et mélancolique, ou encore les Dreamers, ensemble d’instrumentistes aux vélléités plus tropicalistes qui allèrent jusqu’à nous livrer à l’automne dernier un album de reprises de standards de Nöel, sympathique quoique un brin convenu.

The Gnostic Preludes toutefois, s’il s’inscrit ouvertement dans cette lignée easy-listening faussement simple aux accents rétro, n’en surprend pas moins par sa dimension quasi féérique, faisant la part belle au vibraphone gracile de Kenny Wollesen et à la harpe céleste de Carol Emanuel qui illuminaient déjà de leur art délicat le non moins magique mais plus mystique In Search Of The Miraculous en 2010. Or si le récent Mount Analogue (avec le même Wollesen associé cette fois au quartette Banquet Of The Spirits du percussionniste Cyro Baptista) sonnait à nos oreilles comme un parfait petit addendum orientalisant à ce chef-d’oeuvre de light jazz ésotérique, c’est bel et bien avec la succession de "Preludes" qui nous occupe ici que le New-Yorkais met officiellement un point final à la quadrilogie poursuivie entre-temps avec The Goddess et At The Gates Of Paradise.

Car c’est un fait, on retrouve sur ces 8 instrumentaux épurés ce flux polyrythmique à la fois limpide et tortueux capable de bercer l’auditeur tel un Debussy post-moderne (l’intro de Music Of The Spheres) avant de l’emporter dans un tourbillon de tension feutrée jusqu’à l’envoûtement, sous l’influence conjointe du lyrisme "répétitif" de Phlip Glass et de l’emphase libertaire de Morricone (Prelude Of Light avec ses cloches dramatiques et son ambiance western en étant la parfaite illustration). Mais sous l’impulsion de la guitare moelleuse et syncopée aux accents latins de Bill Frisell, le rendu est encore différent de celui des albums précédemment cités, plus homogène et minimaliste à l’image d’un Alhambra Love Song avec une guitare à la place du piano, une harpe en guise de basse et un vibraphone remplaçant la batterie. Plus intimiste aussi, forcément, mais plus romantique également, parfait en somme pour laisser son esprit divaguer aux portes du Paradis.


( RabbitInYourHeadlights )

Disques - 25.02.2012 par RabbitInYourHeadlights
 


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